dans l’« entretien du cardinal » diffusé le 10 septembre sur Radio Notre-Dame.
Dans cet entretien hebdomadaire, le cardinal a évoqué les changements provoqués par l’attentat contre les tours jumelles.
« Cela a principalement changé une image que l’on pouvait avoir des Etats-Unis comme un pays qui était à l’abri de ce genre de drame. Cela a changé aussi la perception que beaucoup de nos contemporains pouvaient se faire du terrorisme ».
« C’est une chose de parler du terrorisme quand il s’agit de pays lointains dont les gens s’imaginent qu’ils sont à peine civilisés, et puis de voir le terrorisme à l’œuvre sur des symboles particulièrement représentatifs de la modernité et du développement économique, c’est autre chose, cela veut dire qu’il n’y a pas de sanctuaire. Il n’y a pas de lieu garanti d’être à l’abri », a-t-il expliqué. « Cela a aussi été une secousse très forte pour la conscience que les gens ont de la fragilité de l’existence ».
Interrogé sur la thèse du choc des civilisations, le cardinal Vingt-Trois a jugé cette lecture « un peu courte, parce que cela supposerait qu’il y aurait une civilisation chrétienne, occidentale, homogène qui serait face à une civilisation islamique homogène ».
Or ce n’est pas le cas. « Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de tension entre les deux et qu’il n’y a pas des flux d’agressivité ou de violence qui peuvent s’exprimer de l’une à l’autre », a-t-il poursuivi. « Mais c’est autre chose de se représenter le monde comme une sorte de terrain de combat. Ce n’est pas comme cela que la révélation chrétienne comprend le monde », a-t-il jugé. « Elle est consciente qu’il y a un combat dans le monde (…), mais elle ne peut pas transformer le Christ en un adversaire d’une partie de l’humanité ».
L’archevêque de Paris a enfin salué le témoignage de ceux qui vivent le dialogue interreligieux de manière pacifique. « On a heureusement des témoignages de personnes qui expriment très bien comment il faut faire le partage entre ce qui correspond à des groupes militants très structurés et très organisés en vue de provoquer la violence et ce qui relève de la cohabitation habituelle qui n’est pas toujours facile mais qui est une cohabitation séculaire ».
En France, a-t-il conclu, « nous ne vivons pas en état de guerre permanent ». « Nous vivons dans une société où nous avons des relations avec les musulmans et où ces relations se vivent sur un mode pacifique ».
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