Au moment où Time Magazine met en avant que le pape a le soutien du peuple de Dieu, – "The People's Pope" (cf. Zenit de ce 19 juillet, http://www.zenit.org/fr/articles/le-pape-du-peuple-couverture-de-time-magazine) – cette visite confirme combien le pape François a confiance dans le soutien et dans la force spirituelle du pape émérite, qui apparaît comme une autre grande force – humble et cachée – de son pontificat.
Le Saint-Siège indique que "le pape François a rendu visite au pape émérite Benoît XVI pour lui demander d'accompagner ces jours-ci, de sa proximité spirituelle et de sa prière, son prochain voyage au Brésil et le jeunes réunis pour la Journée mondiale de la Jeunesse de Rio de Janeiro".
Le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a rappelé que la JMJ de Rio avait été convoquée et annoncée à Madrid par Benoît XVI lui-même.
Le pape François a apporté au pape émérite le livret du programme du voyage "de façon à ce qu'il puisse y participer spirituellement" et éventuellement "suivre les transmissions des différents événements". Il lui a aussi offert "la médaille commémorative préparée pour l'événement".
Benoît XVI l'a "assuré de sa prière, évoquant le souvenir des expériences intenses et merveilleuses de rencontre mondiales passées avec les jeunes à Cologne, Sydney et Madrid", ajoute le communiqué.
La rencontre a commencé par un comment de prière ensemble en la chapelle de la résidence de Benoit XVI, l'ancien monastère "Mater Ecclesiae" des jardins du Vatican et s'est poursuivie par un "entretien cordial" qui a duré environ une demi-heure.
Benoît XVI avait confié au cardinal Paul Poupard, au lendemain de son voyage au Mexique et à Cuba, en mars 2012, qu'il n'aurait pas la force de faire un nouveau voyage transatlantique. Or, une Journée mondiale de la jeunesse n'est pas imaginable sans le pape: la JMJ de Rio et son vif désir de donner un pape aux jeunes, de ne pas les laisser comme orphelins, a certainement pesé dans la décision de Benoît XVI de se retirer, alors qu'il voyait ses forces diminuer au point qu'il n'aurait pas pu aller au Brésil. On comprend d'autant mieux que le pape François soit venu lui demander de l'accompagner dans ce premier grand voyage du pontificat.
Un autre événement du Brésil – et de l'Amérique latine – cher à Benoît XVI a été l'assemblée d'Aparecida, qu'il a ouverte lors de son voyage en 2007. Et le cardinal Bergoglio a été la cheville ouvrière du document final de l'assemblée: c'est un autre souvenir commun des deux pasteurs, au moment où le pape François s'apprête à aller consacrer son pontificat et la JMJ à Notre Dame d'Aparecida.
Le pape François a confié récemment à son ami journaliste argentin Jorge Milia combien il s'appuyait sur le pape émérite, soulignant son "humilité" et sa "sagesse" et l'importance pour lui de ses "conseils"(cf. Zenit du 12 juillet 2013, http://www.zenit.org/fr/articles/le-pape-m-a-telephone-ou-plutot-il-m-a-retelephone).
C'était la quatrième rencontre officielle du pape émérite et de son successeur. Le pape François avait rendu visite au pape émérite à Castelgandolfo le 23 mars dernier, puis au monastère Mater Ecclesiae du Vatican, le 4 mai, après son déménagement de Castelgandolfo.
Enfin, vendredi dernier, 5 juillet, le pape émérite a participé aux côtés du pape François à la cérémonie de bénédiction de la statue de Saint-Michel devant le palais du gouvernorat et à la consécration de l'Etat de la Cité du Vatican à saint Joseph et à saint Michel archange.
Un quotidien italien a souligné la force spirituelle du geste conjoint – l'installation de la statue avait été approuvée par Benoît XVI – en osant titrer à cette occasion "Bergoglio et Ratzinger, un pacte contre le diable".
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