L'archevêque catholique chaldéen de Kirkuk, Mgr Louis Sako, a mis en garde contre une disparition du Christianisme en Irak, indique l'Aide à l'Eglise en détresse.
Les chrétiens d'Irak ont beaucoup souffert au cours des cinq dernières années, a déclaré Mgr Sako mercredi lors d'une conférence de presse à Vienne, à l'invitation de l'œuvre internationale de bienfaisance « Aide à l'Église en Détresse », ainsi que des organisations « Christian Solidarity International » – Autriche et « Pro Oriente ». Sur cette période, 750 Chrétiens ont été tués au total, et parmi les morts se trouvait même l'Archevêque de Mossoul, Mgr Paulos Faraj Rahho. « 200 000 Chrétiens ont quitté le pays. C'est une tragédie pour nous », disait Mgr Sako. Il demande du soutien pour les chrétiens, afin qu'ils restent en Irak ou puissent revenir.
Lors de la conférence de presse, Mgr Sako a appelé à montrer de la solidarité avec les chrétiens d'Irak, et à aider les réfugiés ainsi que les chrétiens restés en Irak. L'émigration des chrétiens, dont beaucoup vivent maintenant en Syrie, en Jordanie, au Liban et en Turquie, est un « grand défi pour l'Église ». De nombreuses familles ont également fui vers de petites villes d'Irak du nord où il n'y a pas de travail. Mgr Sako a remercié « l'Aide à l'Église en Détresse » et d'autres organisations comme « Christian Solidarity International » – Autriche et « Pro Oriente », qui sont actives là-bas à travers des projets de soutien : « Cela aide les chrétiens à rester malgré leur situation difficile ».
Mais en même temps, l'archevêque a demandé davantage de pression politique sur l'Irak. C'est « une honte » que les droits de l'homme ne soient pas respectés pour les chrétiens d'Irak, a critiqué Mgr Sako. Car finalement, les chrétiens aussi sont des citoyens irakiens. L'Archevêque a rappelé que les chrétiens vivaient en Irak depuis 2000 ans. Leur expulsion ferait disparaître une partie de la culture et de l'histoire de l'Irak.
Mais les chrétiens n'ont pas perdu tout espoir : « Nous avons de nombreux problèmes, mais nous avons aussi beaucoup d'espérance. Nous n'avons pas peur, mais nous souhaiterions vivre en paix avec les Musulmans en Irak ». Mgr Sako s'est montré persuadé qu'un dialogue était possible avec les Musulmans, « pas théologiquement, mais un dialogue de vie ». Mais il est également important que les Musulmans aient une discussion, au sein de leur religion, en ce qui concerne la nouvelle représentation d'une « liberté responsable » de l'Homme. Les Musulmans devraient interpréter le Coran pour l'époque actuelle, pense l'archevêque catholique chaldéen : « Les musulmans vivent comme au 7ème siècle, et c'est un problème ».
Il est également problématique que de nombreux Irakiens assimilent aux chrétiens les troupes américaines – dont la population pense qu'elles sont venues dans le pays pour combattre l'islam. Par ailleurs les chrétiens se font beaucoup de soucis à propos de l'annonce du départ des troupes américaines, a déclaré l'archevêque de Kirkuk. En effet, le manque de sécurité est déjà maintenant le plus gros problème du pays. L'armée irakienne et la police ne sont pas assez fortes. Mgr Sako déclare : « Sous le régime de Saddam Hussein, nous avions la sécurité, mais pas de liberté. Aujourd'hui nous avons la liberté, mais le problème est la sécurité », toujours selon l'AED.
ROME, Mardi 31 mars 2009 (ZENIT.org)