pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement.
« Dans notre monde globalisé, l'émigration féminine internationale est en train de prendre pied de manière imposante. Des études récentes montrent que son effectif, dans certains Pays, a surpassé celui des hommes. Un tel phénomène peut être lié à des causes environnementales, économiques et sociales, politiques et religieuses, souvent entrelacées ». C'est ce qu'a affirmé le président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, l'archevêque Antonio M. Vegliò, dans son intervention lors de la rencontre organisée par Caritas internationalis sur le thème « Le visage féminin de l'émigration » qui se déroule à Saly, au Sénégal, du 30 novembre au 2 décembre.
Dans son discours, dédié aux réflexions théologiques sur le thème, Mgr Vegliò a rappelé que les femmes migrantes sont employées dans le secteur domestique comme employées de maison et garde d'enfants mais également comme cultivatrices dans les champs, comme femmes de chambre, comme ouvrières, employées de bas niveau ou qualifiées. « Souvent elles sont employées dans le travail submergé, privées des droits humains les plus élémentaires et parfois elles sont abusées dans la sphère domestique… Le revenu annuel de la prostitution est estimé à 12 milliards de dollars environ, la troisième activité illégale plus rentable au monde, après le commerce d'armes et de drogues. Elles sont environ 4 million les femmes qui se sont vendues par an en vue de la prostitution ou de l'esclavage, près de 2 millions sont des filles mineures entre 5 et 15 ans, qui sont intégrées dans le commerce sexuel ». Même si le projet initial de la femme migrante, qui ne bénéficie presque jamais du soutien de sa famille d'origine, est celui de se construire une famille et d'avoir des enfants, ceci devient très difficile du fait de la précarité économique, de l'avortement auquel elles cèdent avec les conséquences traumatiques au plan psychologique que cela implique, vivant dans la solitude et la douleur. Enfin, facteur à ne pas négliger, dans le cadre de l'émigration féminine, se trouve le drame de la traite des femmes.
Après avoir rappelé les extraits de l'Ecriture Sainte qui parlent du rôle de la femme dans l'Eglise et dans la société et ce qu'affirment à cet égard les Pères de l'Eglise et le Magistère pontifical, Mgr Vegliò a souligné que, bien que la femme ne soit plus considérée comme un être subordonné à l'homme, « la communauté internationale prête encore une attention insuffisante à certaines questions fondamentales. Il n'y a pas encore des lois universellement prodiguées au service de la maternité. Dans ce contexte, la famille a une importance capitale, puisqu'elle est définie comme la cellule fondamentale de la société ».
« La théologie de la mobilité humaine affirme la culture du respect du migrant, l'accueil, l'égalité et la valorisation des diversités légitimes, capables de faire voir les femmes migrantes comme porteuses de valeurs et de ressources. Pour ces motivations, l'Église invite les gouvernements à revoir les politique et les règles qui compromettent la tutelle des droits fondamentaux, comme la lutte contre les abus sur le travail et surtout ceux qui sont sexuels, l'accès aux services sanitaires, le logement, la nationalité, le regroupement familier et l'assistance aux jeunes mères ».
Pour sa part, l'Eglise continuera à accueillir fraternellement les migrants qui proviennent d'Eglises sœurs afin de partager avec eux la richesse de la diversité et de proclamer ensemble l'Evangile par la parole et l'action. « Dans la perspective d'une Église ministérielle, missionnaire et plus attentive au laïcat – a affirmé Mgr Vegliò – une présence adéquate et une juste ministérialité de la femme devra être mieux approfondie, reconnue et valorisée… Si à ce but il ne manque pas des signes positifs de développement, cependant il reste encore de nombreuses difficultés à surmonter, des préjugés à vaincre, des principes et des buts à réaliser, des aspects opérationnels à approfondir et à développer ».
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