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Bagdad, Alexandrie, vallées saintes

Bagdad, Alexandrie, vallées saintes

C'est en scrutant les visages fermés des officiels assistant à la messe de minuit, à la cathédrale du Caire, et juste à côté, le visage grave du patriarche Grégoire III des grecs-catholiques que l'idée m'a frappé. Pourquoi les autres patriarches orientaux

n'étaient-ils pas, eux aussi, au rendez-vous ? Pourquoi les volutes d'encens de Bkerké, Balamand, Damas, Antioche, Jérusalem et Bagdad ne se sont-elles pas élevées, cette nuit-là, avec celles qui embaumaient Alexandrie ?
Et par association d'idées, je me suis pris à songer à l'attentat de Bagdad, à l'immense élan de solidarité qui l'a marqué, et en même temps aux limites de cette ardeur verbale qui a fait dire à plus d'un : cela est insuffisant, il faut agir.

Agir. Les moyens ne manquent pas. Et d'abord, en se rendant sur place. Les délégations d'Offre-Joie et des Scouts chrétiens qui se sont rendues à Bagdad à Noël ont fait la seule chose logique et conséquente. Elles se sont rendues « là où Dieu pleure » pour manifester leur solidarité humaine et leur espérance. Nous visitons bien la Vallée sainte de Kadisha en toute saison de l'année. Aujourd'hui, les vallées saintes, ce sont Bagdad et Alexandrie.
L'Église est une, c'est le corps mystique du Christ. La souffrance des uns est la souffrance de tous. Et la joie des uns, la joie de tous. S'il y a un seul monde arabe, il n'y a donc qu'une seule Église des Arabes, celle que nous formons nous tous, Églises orientales.
Dans le quartier de Soufanieh, à Damas, on ne dit jamais l'unité des Églises, mais « l'Unité de l'Église ». Et depuis 1985, les stigmates de la Passion sur le corps devenu signe de Myrna el-Akhrass ne se montrent qu'aux années, comme la présente, où catholiques et orthodoxes célèbrent ensemble la fête de Pâques.
Sur la coupole de l'église d'al-Warrak, au Caire, le 10 décembre 2009, Notre-Dame est apparue à des milliers d'Égyptiens, chrétiens et musulmans confondus, et certains ont pu photographier sa silhouette lumineuse, qui ressemblait beaucoup à celle de son apparition à Zeitoun, en 1968, et à Mousseitbé, en 1970. Il suffit, pour s'en assurer, d'entrer sur le site du même nom. Son message silencieux était celui d'une mère qui réconforte dans les épreuves, qu'elles soient passées, présentes ou à venir, qu'elles touchent les Coptes, les chrétiens d' Irak ou tout homme qui l'invoque et l'honore.
L'agonie ou l'enfantement. Benoît XVI n'a pas donné de troisième choix aux pères synodaux réunis au Vatican, en octobre dernier, pour réfléchir sur la situation des Églises catholiques au Moyen-Orient. Brossant à grands traits l'histoire du Salut, il a parlé prophétiquement des « idoles » qui se sont abattues après l'avènement du Christ, à commencer par l'empereur romain, vénéré à l'époque comme un dieu.
Pareillement, a-t-il ajouté, « les fausses divinités » de ce temps – « les capitaux anonymes qui réduisent l'homme en esclavage… les idéologies terroristes… la violence pratiquée au nom de Dieu… les manières de vivre, répandues par l'opinion publique… la drogue » – s'abattront elles aussi.
« Nous assistons à un processus véritable de l'histoire, la chute des dieux », a dit Benoît XVI. « Mais, a-t-il ajouté, la perte de puissance des forces qui dominent la terre est un processus douloureux. C'est le sang des martyrs, la douleur, le cri de la Mère Église qui retentit – dans le Livre de l'Apocalypse – qui les font tomber et transforment ainsi le monde. »
Pour rester en Orient, les chrétiens doivent aspirer à la sainteté et être prêts, s'il le faut, à souffrir le martyre, « après avoir fait tout ce qui est humainement possible » pour se défendre, par les moyens légitimes à leur disposition, a dit le patriarche émérite des latins de Jérusalem, Michel Sabbah, l'an dernier, dans une conférence à Beyrouth.
« Après avoir fait tout cela, et si la menace continue à peser sur lui, que le chrétien accepte donc d'habiter son histoire. L'histoire est le lieu de notre rencontre avec Dieu », a ajouté cet Arabe chrétien, qui venait pour le dire, du cœur même de la souffrance du peuple palestinien.
 
L'orient le jour

عن الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان

عضو في الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة UCIP الذي تأسس عام 1927 بهدف جمع كلمة الاعلاميين لخدمة السلام والحقيقة . يضم الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان UCIP – LIBAN مجموعة من الإعلاميين الناشطين في مختلف الوسائل الإعلامية ومن الباحثين والأساتذة . تأسس عام 1997 بمبادرة من اللجنة الأسقفية لوسائل الإعلام استمرارا للمشاركة في التغطية الإعلامية لزيارة السعيد الذكر البابا القديس يوحنا بولس الثاني الى لبنان في أيار مايو من العام نفسه. "أوسيب لبنان" يعمل رسميا تحت اشراف مجلس البطاركة والأساقفة الكاثوليك في لبنان بموجب وثيقة تحمل الرقم 606 على 2000. وبموجب علم وخبر من الدولة اللبنانية رقم 122/ أد، تاريخ 12/4/2006. شعاره :" تعرفون الحق والحق يحرركم " (يوحنا 8:38 ).