Le pape a reçu, ce vendredi, les participants à l'assemblée plénière du Tribunal. Il a rappelé qu'il s'agissait de la première audience qui leur était accordée après la promulgation de la Lex propria, le 21 juin 2008, permettant aux membres du Tribunal de se réunir – comme cela est possible pour chaque dicastère de la Curie romaine – en assemblée plénière. Et cela afin d'améliorer « la justice dans l'Eglise ».
« La fonction de ce tribunal – a affirmé le pape dans son discours – ne se limite pas à l'exercice suprême de la fonction judiciaire, mais il est aussi de son devoir, dans le domaine exécutif, de veiller à une juste administration de la justice » dans l'Eglise.
« Il s'agit d'un travail patient et coordonné, destiné particulièrement à fournir aux fidèles une administration de la justice droite, précise et efficace, comme je l'ai demandé, en lien avec les causes de nullité de mariage, dans l'exhortation apostolique post-synodale Sacramentum caritatis (n. 29) », a-t-il souligné.
A cette occasion, le pape a fait référence à l'instruction Dignitas Connubii, qui donne au personnel judiciaire, sous la forme d'un vademecum, des normes nécessaires pour que les causes de nullité de mariage soient traitées et définies de manière rapides et sûres.
« Une juste administration de la justice serait déficiente si elle ne comprenait pas aussi la tutelle de la jurisprudence », a également affirmé le pape.
Il a par ailleurs rappelé que Paul VI avait confié à ce tribunal un autre « domaine délicat de l'administration de la justice » : la Signature connaît en effet « des controverses relatives aux actes administratifs ecclésiastiques » qui lui sont confiés par les dicastères de la Curie Romaine. « C'est un service de première importance : la prédisposition des instruments de justice constitue un espace de dialogue et de rétablissement de la communion dans l'Eglise », a-t-il affirmé.
« S'il est vrai, en effet, que l'injustice se combat avant tout avec les armes spirituelles de la prière, de la charité, du pardon et de la pénitence, on ne peut toutefois exclure, dans certains cas, la possibilité et la nécessité d'avoir recours aux voies judiciaires », a poursuivi Benoît XVI. « Elles constituent avant tout des lieux de dialogue qui mènent parfois à la réconciliation et à la paix ».
Dans d'autres cas, « quand il n'est pas possible de régler la controverse pacifiquement », le tribunal suprême « doit chercher à rétablir la communion ecclésiale », c'est-à-dire veiller au « rétablissement d'un ordre objectif conforme au bien de l'Eglise ».
« Le rétablissement de la justice est destiné à reconstruire des relations justes et ordonnées entre les fidèles, et entre eux et l'autorité ecclésiastique », a enfin expliqué Benoît XVI. « En effet, la paix intérieure et la collaboration des fidèles dans la mission de l'Eglise proviennent de la conscience d'accomplir pleinement sa propre vocation ».
« Le Peuple de Dieu ne pourra atteindre sa pleine identité de communauté d'amour s'il ne prend pas complètement en compte les exigences de la justice », a-t-il affirmé.
Marine Soreau
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