Sithu Zeya, agé de 21 ans, vient d’être inculpé pour avoir prétendument diffusé des “informations nuisibles à la tranquillité et à la cohésion du gouvernement”, en vertu de l’Electronic Act. Le journaliste purge actuellement une peine de huit ans de prison pour avoir filmé les dégâts causés par un attentat à la bombe à Rangoun en avril 2010. Avec cette nouvelle inculpation, sa peine de prison risque d’être prolongée de sept à quinze ans.
“Sa première condamnation se base sur des aveux qu’il (Sithu Zeya ndrl) a remis à la police, alors qu’il était torturé. Ils vont à nouveau utiliser les mêmes aveux pour le condamner une fois encore. Le système judiciaire n’a pas changé”, a déclaré la mère du journaliste, citée par la Democratic Voice of Burma.
Reporters sans frontières se dit préoccupée par le système judiciaire birman qui, depuis la fin du pouvoir militaire, n’a opéré qu’un changement de façade. L’organisation appelle la communauté internationale à intensifier sa pression sur la Birmanie afin d’obtenir une réelle ouverture politique du pays, qui doit garantir les libertés fondamentales de ses citoyens, comme la liberté de la presse.
Nous espérons par ailleurs que la célèbre opposante Aung San Suu Kyi évoque les cas des journalistes et blogueurs emprisonnés en Birmanie lors de sa prochaine rencontre avec le gouvernement le 12 août 2011.
La Democratic Voice of Burma a lancé en mai dernier une campagne pour la libération de ses 17 vidéo journalistes emprisonnés , dont fait partie Maung Maung Zeya, le père de Sithu Zeya. Il purge actuellement une peine de 13 ans de prison.
La Birmanie fait partie des Ennemis d’Internet et est 174ème sur 178 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse réalisé par Reporters sans frontières.
Plus d’une quinzaine de journalistes et trois net-citoyens sont actuellement derrière les barreaux en Birmanie.