A Lourdes, Benoît XVI a donné l'Onction des Malades à dix personnes, lors de la messe qu'il a présidée sur l'esplanade de la basilique du Rosaire, ce lundi matin à 9 h 30, en la fête liturgique de « Notre Dame des Douleurs ».
Cette fête est célébrée chaque année au lendemain de la fête de la Croix glorieuse, pour rappeler la présence de la Vierge Marie debout, au pied de la Croix de son Fils.
On estime que quelque 70.000 personnes étaient présentes à la célébration spécialement ouverte aux malades.
Parmi les malades auxquels le pape a donné le sacrement, se trouvait le P. Joseph Bordes, ancien recteur des sanctuaires. Les autres malades venaient de différents pèlerinages de France, d'Allemagne et d'Irlande : une malade de l'Hospitalité de Bigorre, une malade de la paroisse de Jullian, une petite sœur de Bethléem, un enfant du diocèse de Tarbes et Lourdes, une jeune fille du diocèse allemand de Münster, une dame de la famille de l'un des employés des sanctuaires de Lourdes, un jeune malade psychique d'Aigues Vives (dans le Gard), une malade du pèlerinage de Meath, en Irlande, et un malade du pèlerinage de Nantes.
Ce sacrement consiste en une onction d'huile sainte, bénite en général chaque année à Pâques, lors de la messe « Chrismale » célébrée par les évêques entourés des prêtres de leurs diocèses, ce qui manifeste le lien entre ce sacrement de l'onction et la mort et résurrection du Christ vainqueur de la mort et de la maladie, célébré la nuit de Pâques.
Benoît XVI a fait cette onction sur le front et les mains des malades, en prononçant les paroles prévues par le rituel : « Par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté vous réconforte par la grâce de l'Esprit Saint. Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu'Il vous sauve et vous relève » (Cf. Catéchisme de l'Eglise catholique, n. 1513).
Ce sacrement de l'Eglise constitue une réponse au commandement du Christ qui l'a institué en demandant à ses apôtres : « Guérissez les malades » (Cf. entre autres, Mc 16, 17-18).
Les « effets » de ce sacrement sont un « don particulier de l'Esprit Saint », « l'union à la Passion du Christ » et « une grâce ecclésiale » (Catéchisme, nn. 1520-1522).
« La grâce première de ce sacrement est une grâce de réconfort, de paix et de courage pour vaincre les difficultés propres à l'état de maladie grave ou à la fragilité de la vieillesse, indique notamment le Catéchisme. Cette grâce est un don du Saint-Esprit qui renouvelle la confiance et la foi en Dieu et fortifie contre les tentations du malin, tentation de découragement et d'angoisse de la mort (cf. He 2, 15). Cette assistance du Seigneur par la force de son Esprit veut conduire le malade à la guérison de l'âme, mais aussi à celle du corps, si telle est la volonté de Dieu (cf. Cc. Florence : DS 1325). En outre, « s'il a commis des péchés, ils lui seront remis » (Jc 5, 15 ; cf. Cc. Trente : DS 1717) ».
Le sacrement de l'onction des malades, que l'on peut recevoir plusieurs fois dans sa vie, pour différentes maladies ou pour différentes étapes d'une même maladie, est un lieu de guérison, physique, psychique, spirituelle. L'usage est d'employer le nom de « sacrement des malades », et non pas seulement d' « Extrême onction », qui qualifie le sacrement donné aux mourants.
« Le Christ dispense son Salut à travers les Sacrements et, tout spécialement, aux personnes qui souffrent de maladies ou qui sont porteuses d'un handicap, à travers la grâce de l'onction des malades », a expliqué le pape dans son homélie.
« Pour chacun, la souffrance est toujours une étrangère. Sa présence n'est jamais domesticable. C'est pourquoi il est difficile de la porter, et plus difficile encore – comme l'ont fait certains grands témoins de la sainteté du Christ – de l'accueillir comme une partie prenante de notre vocation, ou d'accepter, comme Bernadette l'a formulé, de ‘tout souffrir en silence pour plaire à Jésus' », a-t-il ajouté.
« Pour pouvoir dire cela, il faut déjà avoir parcouru un long chemin en union avec Jésus, a reconnu le pape. Dès à présent, il est possible, en revanche, de s'en remettre à la miséricorde de Dieu telle qu'elle se manifeste par la grâce du Sacrement des malades ».
« Bernadette, elle-même, au cours d'une existence souvent marquée par la maladie, a reçu ce Sacrement à quatre reprises, a rappelé Benoît XVI. La grâce propre à ce Sacrement consiste à accueillir en soi le Christ médecin ».
« Cependant, le Christ n'est pas médecin à la manière du monde. Pour nous guérir, il ne demeure pas extérieur à la souffrance éprouvée ; il la soulage en venant habiter en celui qui est atteint par la maladie, pour la porter et la vivre avec lui. La présence du Christ vient rompre l'isolement que provoque la douleur. L'homme ne porte plus seul son épreuve, mais il est conformé au Christ qui s'offre au Père, en tant que membre souffrant du Christ, et il participe, en Lui, à l'enfantement de la nouvelle création », a expliqué le pape.
« Sans l'aide du Seigneur, le joug de la maladie et de la souffrance est cruellement pesant. En recevant le Sacrement des malades, nous ne désirons porter d'autre joug que celui du Christ, forts de la promesse qu'il nous a faite que son joug sera facile à porter et son fardeau léger », a-t-il poursuivi.
« J'invite les personnes qui recevront l'onction des malades au cours de cette messe à entrer dans une telle espérance », a exhorté le pape.
A Lourdes, et pour ce qui est des 67 guérisons officiellement reconnues (entre 1858 et 2005) les malades ont été aussi guéris soit lors de la traditionnelle procession eucharistique, que Benoît XVI a conclue dimanche soir, soit après avoir été baignés dans les « piscines » d'eau de la source indiquée par la Vierge Marie à Bernadette, en buvant de l'eau de la source, ou simplement en priant à la grotte.
Mais, au cours de ces 150 années, le nombre de guérisons ne se limite pas aux miracles reconnus, et Lourdes est réellement un lieu de guérisons, affirme le médecin responsable du Bureau des constatations médicales, le Dr Docteur Patrick Theillier, auteur de « Lourdes, des miracles pour notre guérison » (Presses de la Renaissance).
ROME, Lundi 15 septembre 2008 (ZENIT.org)