car l’homme a besoin de « moments de pause et de prière ». S'il veut vaincre le mal. Il a cité Etty Hillesum.
Le cardinal a ouvert ce matin les travaux du VIIIe Séminaire européen des aumôniers catholiques de l’aviation civile et des membres des aumôneries d’aéroports, qui a lieu en Pologne, à Cracovie, de ce lundi 15 à jeudi 18 avril 2013. La rencontre, promue par le Secrétariat européen des aumôniers catholiques en collaboration avec le dicastère, est organisée sur le thème: “Ecouter la Parole de Dieu, écouter l’autre”.
Prendre le temps de l’écoute
Rappelant la mission des aumôniers catholiques de l’aviation civile, d’après les mots de Benoît XVI : “Apporter Dieu à l’homme et conduire l’homme à la rencontre avec Dieu” dans les aéroports du monde, le cardinal a estimé qu’aujourd’hui « dans les aéroports, il est plus que jamais nécessaire d’écouter et de vivre selon la Parole de Dieu ».
Car si les chrétiens sont appelés à « annoncer la Parole de Dieu avec générosité et douceur », avant de la communiquer il faut pouvoir « l’écouter », ce qui n’est pas simple dans des lieux de transit.
Les aéroports en effet, a-t-il fait observer, « sont des lieux de hâte et d’excitation, qui ne facilitent pas l’occasion d’une halte avec Dieu », tant du côté des « passagers » que du « personnel ».
Le cardinal a souligné l’importance de « moments de pause et de prière » pour l’homme, des moments qui lui permettent de « s’arrêter pour réfléchir et se poser des questions sur le sens de la vie, la signification du bien et du mal, les conséquences de ses actions ».
Dans cette perspective, « l’écoute de l’Evangile élargit le cœur » et elle est « un soutien authentique pour ceux qui désirent faire le bien mais ont des difficultés à le mettre en pratique », a-t-il poursuivi.
Ecouter la Parole dans la liturgie
« Le lieu privilégié où Dieu parle à son peuple est la Liturgie », c’est pourquoi le cardinal a émis des suggestions pour les animations liturgiques dans les aumôneries des aéroports, « afin de favoriser une plus grande familiarité avec la Parole de Dieu », à la lumière du texte conciliaire Dei Verbum.
Le cardinal a encouragé à vivre la « célébration de la Parole », notamment les jours de fête liturgique, dans le cadre de la messe, mais aussi telle quelle, en l’absence de prêtres.
Il a également conseillé de donner « une place visible, une place d’honneur » à la Bible, sans toutefois éclipser « la centralité au tabernacle », dans la chapelle de l’aéroport.
La liturgie de la Parole ne doit pas être célébrée n’importe comment : le cardinal a préconisé notamment d’ « encourager la méditation », par une célébration qui comprend aussi « des temps de silence ».
En outre, a-t-il ajouté, « les lectures tirées des Saintes Ecritures ne doivent jamais être remplacées par d’autres textes, même s’ils sont significatifs d’un point de vue pastoral ou spirituel » : « Les autres textes en effet ne peuvent jamais atteindre la valeur et la richesse de la Parole de Dieu », a-t-il souligné en précisant que les chants aussi devaient « de préférence être d’inspiration biblique ».
Enfin, la liturgie doit accorder « une attention particulière » aux personnes souffrant de handicaps, tels les malvoyants ou les malentendants : il s’agit de « mettre à leur disposition des instruments adaptés ».
A l’écoute des autres
L'écoute de la Parole est également un bienfait pour les aumôniers d’aéroport « qui exercent leur ministère parmi des personnes d’origine, de culture, de religion et de sensibilité diverses », a poursuivi le cardinal par ailleurs.
En effet, « l'écoute n’est pas toujours une disposition intrinsèque de l’âme », a-t-il fait remarquer, elle est parfois « un exercice de charité » qui demande des « efforts », afin de « sortir de soi pour laisser de la place à l’autre dans son esprit et dans son cœur ».
A cette fin, « la Parole de Dieu donne un bagage de patience et de vertu » qui permettent d’offrir aux autres « compréhension et tendresse », cette dernière étant signe de « force intérieure » et non de « faiblesse ». Au final, « être ouvert à Dieu porte à être ouvert aux autres ».
Invitant les aumôniers à la « disponibilité » et au « respect » de l’autre « comme personne, quelle que soit sa profession de foi, sans la juger », le cardinal a fait part de son espérance pour leur travail parfois difficile : « le désir de Dieu est fort en tout être humain », leur a-t-il dit.
Evoquant la philosophe néerlandaise Etty Hillesum, victime de la Shoah, le cardinal a affirmé que « là où le mal semble vaincre, Dieu entre subtilement dans le cœur des hommes et femmes au moyen de l’Esprit, qui gouverne le monde », et « le bien vainc toujours ».
Pour conclure, il a exhorté les aumôniers à être « des communicateurs joyeux de l’Evangile » avec les paroles proncée par le cardinal Jorge Mario Bergoglio avant d’entrer en conclave : « L’Eglise est appelée à sortir d’elle-même et à aller dans les périphéries, les périphéries géographiques mais également existentielles: là où réside le mystère du péché, la douleur, l’injustice, l’ignorance, là où le religieux, la pensée, sont méprisés, là où sont toutes les misères. »
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