et que le Vatican rappelle point par point, avec les dates et les décisions, de 2001 à 2013.
Le Saint-Siège « regrette de constater dans certains points des Observations conclusives une tentative d’interférer dans l’enseignement de l’Eglise Catholique sur la dignité de la personne humaine et dans l’exercice de la liberté religieuse ». La note est publiée à la Une de l'Osservatore Romano du 6 février 2014.
Il « réitère son engagement à défendre et protéger les droits de l’enfant, en accord avec les principes promus par la Convention sur les Droits de l’Enfant et selon les valeurs morales et religieuses offertes par la doctrine catholique ».
Ce communiqué de la secrétairerie d'Etat annonce un examen minutieux de ces Observations en disant: « selon les procédures particulières prévues pour les signataires de la Convention, le Saint-Siège prend acte des Observations conclusives sur les Rapports respectifs, observations qui seront soumises à une étude et un examen minutieux ».
Le Vatican a en quelque sorte été "sommé de relever immédiatement de ses fonctions toute personne suspectée d'abus sexuel et de déférer leur cas aux autorités judiciaires compétentes à des fins d'enquête et de poursuites" dans un rapport du Comité de l’ONU sur les droits de l’enfance publié ce mercredi matin, 5 février. "Il accuse directement le Saint-Siège de ne pas en avoir fait assez, et de violer la Convention sur les droits de l'enfant", explique Radio Vatican.
La même source commente: "Les mots sont très durs, la déclaration de l’ONU tombe comme un couperet. Publié ce mercredi matin à Genève, le rapport du Comité de l’ONU sur les droits de l’enfance fait l’impasse sur la politique de tolérance zéro appliquée par Benoît XVI. Il semble ignorer ou ne pas tenir compte du travail accompli par la Congrégation pour la doctrine de la Foi et de la rigueur appliquée par l’ancien promoteur de Justice, Mgr Charles Scicluna. A la mi-janvier, ce même Comité constitué de 18 experts indépendants des droits de l'Homme de divers pays avait auditionné les représentants du Vatican et avait demandé au Saint-Siège de rendre accessibles tous ses dossiers concernant les auteurs des abus et ceux qui ont couvert ces crimes."
"Au cours de cette audition inédite, continue Radio Vatican, l’Observateur permanent du Saint-Siège à Genève [Mgr Silvano Maria Tomasi] avait rappelé que des consignes très strictes avaient été données aux évêques leur recommandant notamment la collaboration avec les autorités civiles. Dans son rapport, le Comité accuse le Saint-Siège de ne pas avoir reconnu l'étendue des crimes commis et de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour traiter les cas d'abus sexuels d'enfants et protéger ces enfants. Il va même jusqu’à affirmer que les politiques et les pratiques retenues par le Saint-Siège ont conduit à la poursuite de ces abus et à une impunité pour leurs auteurs."
Pour répondre à de telles accusations, Radio Vatican publie un rappel chronologique des 5 principales mesures prises à partir de 2001. Elles ont été regroupées dans une section spéciale du site du Vatican où il est aisé de consulter les documents: elle s'intitule: "délits sur mineurs, la réponse de l'Eglise".
Radio Vatican retient cinq dates principales, de 2001 à 2013, du pontificat de Jean-Paul II aux dernières mesures prises par le pape François en soulignant: "le Saint-Siège ne ménage pas ses efforts en matière de lutte contre la pédophilie". Voici ces cinq séries de décisions:
– En 2001, Jean-Paul II publie le Motu Proprio Sacramentorum Sanctitatis Tutela, qui attribue à la Congrégation pour la doctrine de la foi la compétence pour traiter et juger selon le droit canon une série de délits particulièrement graves, parmi lesquels les abus sexuels. Ce décret était accompagné d’un certain nombre de directives regroupées sous le titre de Normae de Gravioribus Delictis, Normes concernant els délits les plus graves. Ces normes ont été renforcées par le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation. Elles soustraient notamment les cas d'abus au diocèses pour les confier à Rome, afin que les épiscopats n'aient pas la tentation d'étouffer les affaires. Parmi les mesures-phares : la prolongation à 28 ans du délai de prescription des crimes d'abus sexuels.
– En 2003, le cardinal Ratzinger demande à Jean-Paul II que la lutte contre les abus sexuels sur les mineurs soient une « priorité de l’Église », et Mgr Scicluna, ancien promoteur de justice au Vatican, a été chargé par le cardinal Ratzinger de travailler sur la question.
– Le 19 mars 2010, Benoît XVI publie une lettre aux catholiques d’Irlande où il écrit notamment: "Le devoir qui se présente désormais à vous est celui d'affronter le problème des abus qui ont lieu au sein de la communauté catholique irlandaise et de le faire avec courage et détermination".
– Le 11 juillet 2013, le pape François signe un motu Proprio redéfinissant, entre autres, les sanctions pénales contre tout abus envers des mineurs. Ces sanctions concernent explicitement l'ensemble de la catégorie des délits contre les mineurs : la vente, la prostitution, l'enrôlement et les violences sexuelles à leur encontre, la pédopornographie, la détention de matériel pédopornographique et les actes sexuels avec des mineurs.
– Le 5 décembre 2013, le cardinal américain Mgr Sean O'Malley, archevêque de Boston, et membre du Conseil des huit cardinaux travaillant autour du Pape à la réforme de la Curie annonce que le pape François a décidé de constituer une Commission spéciale pour la protection des mineurs. Le but de cette commission étant de sécuriser l’environnement de l’enfant via des codes de bonne conduite professionnelle, des attestations de capacité au ministère sacerdotale, et le contrôle du casier judiciaire ou l’évaluation psychiatrique des personnes concernées. La coopération avec les autorités civiles et la dénonciation des délits, ainsi que l’observation des lois civiles sont également réaffirmées.
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