Le pape a en effet reçu une délégation des participants à l’Assemblée nationale de la Confédération italienne des agriculteurs (Coldiretti), vendredi 22 juin 2012, au Vatican. Le congrès, avait pour thème: "Agriculture familiale pour un développement durable", sous la présidence de Sergio Marini.
La société, l’économie, le travail, affirme Benoît XVI, sont « des lieux à féconder avec la richesse spirituelle de l’Evangile », afin que les contextes dans lesquels l’homme vit et produit « soient toujours plus des lieux authentiquement humains et humanisants ».
C’est pourquoi le pape appelle les participants à affronter les défis actuels « en tant que chrétiens », c’est-à-dire « en cultivant un sens profond et renouvelé de responsabilité, en faisant preuve de solidarité et de partage ».
Primauté de l’éthique
La crise économique et financière qui perdure, avec des « conséquences imprévues », met les agriculteurs et les pêcheurs en face de « défis inédits et difficiles », constate Benoît XVI.
Or, rappelle-t-il, à la base de la difficulté économique, il y a « une crise morale » : c’est donc à ce niveau qu’il faut travailler, puisqu’il faut « administrer le remède là où est la racine de la crise ».
Pour ce faire, il faut s’employer, poursuit-il, « à ce que les instances éthiques aient toujours la primauté sur toutes les autres exigences » et travailler à « favoriser la redécouverte des valeurs spirituelles desquelles jailliront ensuite les idées, les projets et les actions ».
Pour Benoît XVI, les valeurs qui font du travail un « précieux instrument pour la réalisation d’un partage plus juste et humain » sont « le respect de la dignité de la personne, la recherche du bien commun, l’honnêteté et la transparence dans la gestion des services, la sécurité alimentaire, la protection de l’environnement et du paysage, la promotion de l’esprit de solidarité ».
Ne décevez pas les attentes des jeunes
Sur le terrain éthique, souligne-il, les institutions politiques, culturelles et civiques doivent encourager particulièrement « les jeunes » : ils sont en effet, explique-t-il, « riches de propositions et d’espérance », ils cherchent « avec générosité à construire leur avenir » et ils attendent des adultes « des exemples valides et des propositions sérieuses ».
« Nous ne pouvons pas décevoir leurs attentes ! », insiste Benoît XVI.
Pour que se réalisent des politiques sociales valides en faveur de la personne, explique-t-il, il faut également « considérer le rôle crucial de la famille pour la société entière ». Le pape exprime d’ailleurs à la Coldiretti son « appréciation » pour son « engagement en faveur des familles qui vivent et travaillent dans les campagnes italiennes ».
Laboratoire de la doctrine sociale de l’Eglise
La Coldiretti est une « confédération méritoire », affirme-t-il, dont l’action « s’inspire des principes de la doctrine sociale catholique » : elle est même l’un de ses « laboratoires » les plus fertiles en matière d’éthique sociale.
Le pape rend également hommage à « l’intuition, à la sagesse et à la hauteur de vue » de son fondateur Paolo Bonomi, assurant aux participants qu’ils sont « les dignes héritiers d’un patrimoine idéal si riche ».
Benoît XVI encourage chacun, « dans son rôle », à soutenir « les intérêts légitimes des catégories qu’il représente, œuvrant toujours avec patience et hauteur de vue, dans le but de valoriser les aspects les plus nobles et les plus significatifs de la personne humaine », à savoir « le sens du devoir, la capacité de partage et de sacrifice, la solidarité, le respect des justes exigences du repos et de la régénération corporelle et plus encore spirituelle ».
Pour témoigner par leur action « de la nouveauté de l’Evangile », le pape les invite à garder « une référence constante au Christ, dans la prière, afin d’y puiser l’énergie spirituelle nécessaire ».
Zenit