La chaîne qatarie al-Jazira a reconnu hier une faute déontologique que lui avait reprochée la veille Israël au sujet de Samir Kantar, liberé à la mi-juillet dans le cadre d’un échange avec le Hezbollah.
Kantar avait été condamné à la prison à vie pour avoir participé à 17 ans, en Galilée en 1979, à un coup de main ayant coûté la vie à quatre Israéliens, dont un père de famille et sa fille. Sa libération a été mal vécue en Israël où il est toujours considéré comme un « monstre ».
Après son retour au Liban, où il a été accueilli en héros, al-Jazira avait diffusé un reportage sur une réception montrant l’activiste non repenti couper avec un cimeterre un gâteau d’anniversaire à son effigie au milieu d’une débauche de feux d’artifice et de musique.
Mercredi, le service de presse du gouvernement israélien a annoncé qu’il ne faciliterait plus les visas d’entrée, les accréditations et le travail d’al-Jazira en Israël et dans les territoires occupés, et ce pour protester contre ce qu’il considère comme un dérapage choquant.
La chaîne arabophone a annoncé hier que son conseil d’administration avait jugé que l’émission incriminée avait « enfreint le code de déontologie d’al-Jazira », qu’elle prenait cet écart « très au sérieux » et qu’elle envisagerait les actions qui s’imposent.
Daniel Seaman, directeur du service de presse du gouvernement israélien, s’est félicité de cette réaction, mais il a ajouté attendre les mesures prises par la chaîne pour revenir sur les décisions prises à son encontre. « La question est fondamentale. De quel côté se trouve al-Jazira ? Se range-t-elle avec les extrémistes ou est-elle un organe de presse professionnel ? » a-t-il dit. « Nous ne voulons pas des excuses, mais une enquête sérieuse qui soit portée à notre attention de façon professionnelle », a-t-il ajouté.
L'Orient Le Jour 08.08.2008