Le tribunal d’Annaba (600 km à l’est d’Alger) a condamné, le 26 octobre 2008, le journaliste Noureddine Boukraa à trois mois de prison avec sursis et à verser une amende de 30 000 dinars (environ 350 euros) pour "divulgation du secret de l’instruction par l’utilisation de documents classés confidentiels".
La cour n’a pas retenu les autres chefs d’accusation – "diffamation" et "atteinte à l’honorabilité d’un corps constitué" – présentés par le ministère public, qui avait requis une condamnation plus sévère.
"Les délits de presse ne doivent pas être sanctionnés par des peines de prison, qu’elles soient ferme ou avec sursis. Les libertés, fragiles, dont jouissent les professionnels des médias en Algérie ont besoin d’être consolidées par une réforme législative. Noureddine Boukraa est sanctionné alors qu’il a respecté et appliqué les préceptes liés à une démarche journalistique d’enquête et de vérification", a déclaré Reporters sans frontières.
Noureddine Boukraa avait été inculpé suite à la publication dans le quotidien arabophone Ennahar, le 12 novembre 2007, d’un article dénonçant les trafics d’influence au sein de la police d’Annaba.
RSF 27.10.2008