En Amérique latine, le phénomène de l'émigration et de l'immigration, de la féminisation de la migration, des déportations de masse, du trafic de migrants et de la traite de personnes est en augmentation sensible, renforcé notamment par la mondialisation, la crise du marché libéral et de l'économie mondiale.
Il faut considérer également le récent phénomène de l'arrivée de demandeurs d'asile ou d'émigrés provenant d'Afrique et d'Asie ainsi que les migrations forcées dues aux désastres écologiques alors que s'accroissent les migrations « de retour » : telle est, de manière extrêmement synthétique, la représentation des migrations en Amérique latine et dans les Caraïbes ayant émergé des conclusions de la Rencontre continentale latino-américaine de la Pastorale des Migrations, qui s'est déroulée à Bogotà (Colombie) du 17 au 20 novembre, sur initiative du Conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants et des personnes en déplacement en collaboration avec la Section pour la Mobilité humaine du CELAM (Conseil épiscopal latino-américain) (voir Fides 20/11/2010).
Dans le document conclusif, envoyé à l'Agence Fides, il est rappelé que la Rencontre avait pour thème « Pour une meilleure pastorale des migrations économiques et forcées en Amérique latine et dans les Caraïbes » et qu'y ont participé 68 délégués (Evêques, prêtres, religieuses et laïcs) représentant 19 pays américains et du CELAM.
Dans les recommandations finales, les communautés chrétiennes sont invitées à soutenir la constitution d'organisations de migrants de manière à ce que ces derniers puissent offrir leur contribution à la société dans laquelle ils arrivent. Surtout dans les zones frontalières, il est important de renforcer les organisations de manière à constituer des ponts solides pour les migrants et pour ceux qui sont contraints à abandonner leur maison, assurant en particulier l'accompagnement de ceux qui sont déportés ou expulsés.
Il est en outre recommandé à ceux qui travaillent dans ce secteur, d'apprendre à écouter la voix des migrants et des personnes déplacées, leur offrant la possibilité de s'exprimer et leur rendant la dignité humaine, en les aidant à soigner leur formation dans la vie de foi et dans la profession et à apprendre la langue du pays dans lequel ils sont arrivés. « Le respect des droits des travailleurs migrants est très important tout comme le fait de consolider leur intégration au sein des structures organisationnelles des travailleurs déjà existantes ».
Les Conférences épiscopales sont exhortées à l'échange et à la collaboration effective alors que les Evêques latino-américains sont invités à effectuer des visites pastorales aux communautés de leurs concitoyens se trouvant à l'étranger, leur faisant sentir leur proximité au travers de lettres pastorales à envoyer à l'occasion de Noël, de Pâques et des fêtes les plus significatives.
Dans les pays d'origine, il est nécessaire d'instituer des programmes de formation afin de sensibiliser les émigrants potentiels aux risques et aux dangers liés au trafic des personnes, surtout des femmes et des enfants, oeuvrant afin que des lois plus justes favorisant la libre circulation des personnes soient proposées. La prise de conscience de la réalité migratoire doit dans tous les cas être favorisée et promue dans tous les secteurs de la société.
Enfin, il est recommandé aux Etats d'adopter les instruments internationaux de protection des droits de tous les migrants et de leurs familles, des réfugiés et des personnes déplacées alors que le CELAM est invité à rédiger une lettre pastorale dédiée au phénomène et adressée aux Evêques et aux fidèles du continent, indiquant un certain nombre de réponses pastorales possibles. L'organisme est également encouragé à élaborer un plan stratégique d'action régionale et continentale dans le but de promouvoir une meilleure coordination entre les Conférences épiscopales de l'hémisphère nord et celles de l'hémisphère sud, afin d'affronter les défis lancés par le phénomène migratoire.
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