En ce 4e dimanche de carême, le pape Benoît XVI a commenté l'Evangile de l'Aveuglé né avant l'angélus de midi, en disant :
AVANT L'ANGELUS
Chers frères et sœurs,
L'itinéraire de carême que nous sommes en train de vivre est un temps de grâce particulier au cours duquel nous pouvons faire l'expérience du don de la bienveillance du Seigneur à notre égard. La liturgie de ce dimanche, appelé « Laetare », nous invite à nous réjouir, à être joyeux, comme le proclame l'antienne d'entrée de la célébration eucharistique : « Réjouis-toi, Jérusalem, et vous tous qui m'aimez, rassemblez-vous. Exultez et réjouissez-vous, vous qui étiez dans la tristesse : rassasiez-vous de l'abondance de votre consolation » (cf. Is 66,10-11). Quelle est la raison profonde de cette joie ? L'Evangile d'aujourd'hui dans lequel Jésus guérit un homme aveugle de naissance nous le dit. La question que le Seigneur Jésus adresse à celui qui a été aveugle constitue le sommet du récit : « Crois-tu dans le Fils de l'homme ? » (Jn 9,35). Cet homme reconnaît le signe accompli par Jésus et passe de la lumière des yeux à la lumière de la foi : « Je crois, Seigneur ! » (Jn 9, 38). Il faut souligner comment une personne simple et sincère, accomplit, de façon progressive, un chemin de foi : dans un premier moment, il rencontre Jésus comme un « homme » parmi d'autres, puis il le considère comme un « prophète », et enfin, ses yeux s'ouvrent et il le proclame « Seigneur ». En opposition avec la foi de l'aveugle guéri, il y a l'endurcissement du cœur des Pharisiens qui ne veulent pas accepter le miracle, parce qu'ils refusent d'accueillir Jésus comme le Messie. La foule, au contraire, s'arrête à discuter sur l'événement et reste à distance et indifférente. Les parents de l'aveugle eux-mêmes sont vaincus par la peur du jugement des autres.
Et nous, quelle attitude assumons-nous devant Jésus ? Nous aussi, à cause du péché d'Adam, nous sommes nés « aveugles », mais dans la source baptismale nous avons été illuminés par la grâce du Christ. Le péché avait blessé l'humanité en la destinant à l'obscurité de la mort, mais dans le Christ, resplendit la nouveauté de la vie, et le terme auquel nous sommes appelés. En Lui, revigorés par l'Esprit Saint, nous recevons la force pour vaincre le mal et pour faire le bien. En effet, la vie chrétienne est une conformation continuelle au Christ, image de l'homme nouveau, pour arriver à la pleine communion avec Dieu. Le Seigneur Jésus est « la lumière du monde » (Jn 8,12), parce qu'en Lui « resplendit la connaissance de la gloire de Dieu » (2 Co 4,6) qui continue à révéler dans la trame complexe de l'histoire quel est le sens de l'existence humaine. Dans le rite du baptême, la remise du cierge, allumé au grand cierge pascal, symbole du Christ ressuscité, est un signe qui aide à accueillir ce qui se produit dans le sacrement. Quand notre vie se laisse illuminer par le mystère du Christ, elle fait l'expérience de la joie d'être libérée de tout ce qui en menace la plein réalisation. En ces jours, où nous nous préparons à Pâques, ravivons en nous le don reçu au baptême, cette flamme qui risque parfois d'être étouffée. Nourrissons-la de la prière et de la charité pour le prochain.
A la Vierge Marie, Mère de l'Eglise, confions ce chemin de carême, afin que nous puissions tous rencontrer le Christ, Sauveur du monde.
APRES L'ANGELUS
En italien :
Chers frères et sœurs, c'était hier le 6e anniversaire de la mort de mon bien-aimé prédécesseur, le vénérable Jean-Paul II. En raison de sa prochaine béatification, je n'ai pas célébré la traditionnelle Messe de suffrage pour lui, mais je l'ai rappelé avec affection dans ma prière, comme vous tous je pense. Alors que, par le chemin du carême, nous nous préparons à la fête de Pâques, nous nous rapprochons avec joie du jour où nous pourrons vénérer comme bienheureux ce grand Pontife et ce grand Témoin du Christ, et nous confier encore plus à son intercession.
En français :
Je salue cordialement les pèlerins francophones et particulièrement les élèves et les familles du collège Saint-Jean de Passy. L'évangile de ce dimanche pose à chacun de nous la question essentielle de la foi : « Crois-tu au Fils de l'homme ? » Puisse la réponse immédiate et joyeuse de l'aveugle-né devenir la nôtre : « Oui, je crois Seigneur ! » En acceptant la lumière de vérité qui vient du Christ, en soumettant notre intelligence à la révélation qui la dépasse et la comble, nous ouvrons notre cœur à l'Esprit. Dans une sincère révision de vie, accueillons la grâce rénovatrice du sacrement de Pénitence qui purifie notre regard. Que la Vierge Marie, modèle de la foi de l'Eglise, intercède pour nous durant ce Carême ! Bon pèlerinage à tous !
Le pape a ensuite adressé des salutations en anglais, en allemand, en espagnol, en croate, en polonais et à nouveau en italien.
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