La consultation de documents inédits extraits des archives du Saint-Siège jette une nouvelle lumière sur la mission qu’effectua Angelo Giuseppe Roncalli – futur pape Jean XXIII – entre 1925 et 1934, comme Visiteur et délégué apostolique en Bulgarie.
« L’arte dell’incontro »: c'est le titre italien du livre édité par la maison d’édition "Marcianum Press" de Venise, à l’occasion des 50 ans de la mort de Jean XXIII, le 3 juin 1963.
Grâce à de nouveaux éléments liés à une période particulière de la vie du futur bon pape Jean, l’auteur, Lorenzo Botrugno, décrit et approfondit deux aspects fondamentaux de sa sollicitude pastorale: les relations entre l’Eglise catholique et les orthodoxes, et le rôle de la diplomatie dans les affaires de la maison royale bulgare.
Le cœur de cette étude repose donc sur le rapport avec les dissidents : sans aucune anticipation œcuménique, Angelo Giuseppe Roncalli a su néanmoins laissé de côté ce qui divise, pour se concentrer plutôt sur la recherche de ce qui unit dans l’amour et la prière.
Certaines de ses ouvertures à l’égard des orthodoxes, aussitôt stigmatisées par Rome, se révélèrent toutefois fonctionnelles dans la mesure où elles permirent de nouer des contacts et d’accélérer le retour des dissidents à l’Eglise catholique.
Ce livre développe par ailleurs le rôle de médiateur joué par Angelo Giuseppe Roncalli dans les célèbres noces du roi Boris III et de la princesse Jeanne de Savoie en Bulgarie.
Ces derniers, de religions différentes, n’avaient obtenu une dispense pour leur mariage, qu’après avoir promis au pape Pie XI de baptiser et d’éduquer leurs enfants dans la foi catholique et de ne pas réitérer leurs noces dans l’Eglise orthodoxe.
Mgr Roncalli fut témoin de la trahison des deux promesses, mais en fin diplomate il avait réussir à maintenir des contacts amicaux avec le couple royal sans modifier les positions de fond de l’Eglise.
Le livre est préfacé par Mgr Loris Francesco Capovilla, secrétaire particulier du pape Jean XXIII de 1953 à 1963. Il décrit dans un langage passionné les relations qui s’étaient nouées entre le futur pape et le pays bulgare, durant ses dix années de présence sur le territoire, qu’il évoqua jusqu’aux derniers instants de sa vie :
« Jean XXIII jusque sur son lit de souffrances eut des pensées pour ces dix années passées là-bas: 'je prie pour mes frères de Bulgarie. Oh, ces dix années !', et dans ses yeux humides et bleus brillaient les lumières du bien aimé pays, auquel il souhaitait un bien-être favorisé par de libres institutions visant la bonne conservation du riche patrimoine religieux et culturel dont il est fier et son intégration dans l’assemblée des peuples, appelés par Dieu à vivre ensemble dans la fraternité et la paix ».
Traduction d'Océane Le Gall
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