الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة- لبنان اوسيب – لبنان
du diocèse de M'banza-Kongo, de faire le point sur la situation des catholiques en Angola, pour l'émission Là où Dieu pleure en coopération avec l'Aide à l'Eglise en Détresse.
Marie-Pauline Meyer – Quelle est votre devise épiscopale?
Mgr Vicente Kiaziku – Ma devise est « Humilité et Charité ». Je suis capucin et les frères sont très humbles et simples, c'est pourquoi je tenais à mentionner l’« humilité », et puis « charité », parce que la charité est une vertu importante pour nous, chrétiens. Et j'ai choisi cette devise en lien avec ma vocation et mon caractère.
Pourquoi avez-vous choisi de devenir capucin ?
C'est très difficile de répondre. C'était un appel de Dieu. Les capucins, pendant de très nombreuses années, ont été les seuls missionnaires dans mon pays. Pour les gens, les capucins sont des frères. Leur simplicité et leur travail avec la population m'ont impressionné.
Maintenant, vous êtes un évêque sans vie de communauté, ou très peu. C’est difficile?
Oui. Quand j'étais à Rome, nous vivions ensemble avec 40 frères, et maintenant nous sommes juste deux. L’année dernière, j'étais seul. La fraternité est très importante pour nous, capucins, et vivre seul n'est pas une bonne chose.
Cela a donc déjà été une croix pour vous que d’être évêque ?
Oui, cela a été une croix et j'espère à l’avenir pouvoir mettre en œuvre une vie fraternelle des prêtres diocésains.
Quelle est la situation économique des personnes dans votre diocèse ?
La majorité des gens sont pauvres et dépendent de l'agriculture. La plupart de ceux qui sont riches se trouvent dans la ville de Soyo. Il y a du pétrole là-bas. La majorité des travailleurs du secteur pétrolier sont des Européens et des Américains, et ils ne sont pas très impliqués dans l'Eglise. J'ai l'impression que ma région n'est pas une priorité pour le gouvernement angolais et c’est pourquoi nous n'avons pas beaucoup d'emplois à part l'agriculture. Ce dont nous avons le plus besoin, c'est de la création d'industries, sinon nous allons perdre nos jeunes. Nous avons également besoin d'électricité, d'eau potable. Nous avons besoin de beaucoup de choses. Nous avons besoin de développement.
L'Angola est majoritairement catholique et pourtant vous avez très peu de prêtres. Pourquoi cela ?
Je ne sais pas exactement la raison. Mon diocèse a été le premier diocèse d’Afrique. La présence de la foi remonte à plus de 500 ans. La situation n'est pas très bonne. Nous n’avons que six prêtres diocésains et dix religieuses.
Avec le manque de prêtres, est-ce que votre diocèse dépend des laïcs ?
Oui, en effet. Mais il faut que nous préparions les gens ; c’est le problème. Sans prêtres, c’est très difficile de les instruire. Nous avons de bons catéchistes, mais les laïcs ont besoin de recevoir une meilleure éducation et d'être formés sur leur rôle. Les laïcs attendent beaucoup des religieuses et des prêtres mais, vu le manque de prêtres, de religieux et religieuses, il faut qu’ils fassent plus pour l'Eglise.
Quel est votre espoir?
Mon espoir est d'aider les gens à vivre mieux. Nous avons besoin de formation et avec une bonne formation, notre peuple vivra mieux. C’est possible d'améliorer notre vie. Nous devons aller de l'avant et abandonner certaines de nos méthodes traditionnelles. Mon impression est que le peuple angolais, les peuples africains, sont bien installés dans leurs modes de vie. Nous ne faisons pas assez pour améliorer notre vie. Avec une bonne formation et de l'éducation, il est possible d'obtenir un changement de mentalité.
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