« Donnons à manger à la population » demandent les évêques du Zimbabwe.
Tandis que l'accord de partage des pouvoirs au Zimbabwe reste bloqué par la question de la nomination des ministres, l'Eglise catholique sonne l'alarme devant les conditions de vie dans lesquelles sombre la majeure partie de la population, rapporte l'agence vaticane Fides.
« Un des premiers défis du nouveau gouvernement est de donner à manger à la population. Il est urgent de fournir une aide alimentaire de base à la population, qui doit faire face à une mauvaise récolte et naturellement aux très difficiles conditions économiques du pays » affirme le P. Frederick Chiromba, secrétaire général de la conférence épiscopale du Zimbabwe, selon ce que rapporte l'agence catholique CISA, de Nairobi.
De même, la situation sanitaire reste dramatique. Selon le P. Chiromba, « dans les hôpitaux, il n'y a pas de médicaments, les médecins n'ont même pas d'aspirine à donner aux patients ». Autre problème urgent à affronter, selon le secrétaire de la conférence épiscopale du Zimbabwe : la situation de plus de 3 millions de Zimbabwéens qui se sont réfugiés à l'étranger pour des raisons politiques et surtout économiques.
L'accord de partage du pouvoir signé le 15 septembre (cf. Fides 12 et 16 septembre 2008) prévoit la formation d'un nouveau gouvernement d'unité nationale auquel participent le parti du président Robert Mugabe, celui de Morgan Tsvangirai, chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), qui a été nommé Premier ministre, et le groupe dissident du MDC dirigé par Arthur Mutambara.
L'entente prévoit que les trois chefs s'accordent sur le partage des ministères. Mais jusqu'à présent on n'est pas arrivé à formuler une liste des ministres, car des divergences ont émergé quant à l'assignation des ministères clés : la Défense, l'Intérieur, l'Information et les Finances , rappelle Fides
La démission du président Sud-africain Thabo Mbeki, le grand négociateur de l'accord, « jette une nouvelle incertitude sur le processus de réconciliation zimbabwéen », estime Fides.
« Les parties impliquées, de même que les représentants des Nations Unies assistant à la délicate négociation, faisaient confiance à l'intervention de l'ex-président sud-africain pour surmonter l'obstacle », rappelle l'agence de la Propaganda Fide.
« M. Mbeki s'était en outre engagé pour que la Communauté des Etats de l'Afrique Australe (SADC) intervienne pour aider le Zimbabwe à dépasser l'importante crise alimentaire. Maintenant que M. Mbeki n'est plus chef de l'Etat le plus important de la région, on court le risque que vienne à manquer l'impulsion décisive pour réaliser ce plan d'aide », commente Fides.
ROME, Mardi 23 septembre 2008 (ZENIT.org)