En dépit des différentes manifestations en faveur de la famille et du mariage entre un homme et une femme, qui se sont déroulées dans le pays, le Sénat argentin a approuvé le 15 juillet dernier le projet de loi reconnaissant les « mariages » entre personnes de même sexe.
Le débat, marqué par des discussions animées aussi bien en faveur du projet de loi que contre, a duré environ 15 heures. L'Argentine est le dixième pays dans le monde et le premier pays d'Amérique latine à reconnaître pour ce type d'union les mêmes droits (adoption, héritage et avantages sociaux) que pour le mariage entre un homme et une femme.
Jusqu'à présent, seules quatre villes d'Argentine reconnaissait l'union civile entre personnes de même sexe. La proposition de loi de la présidente Cristina Fernández de Kirchner aura désormais une portée générale. Le code civil va être modifié. La formule « mari et femme » sera remplacée par le terme « contractants ».
Dans un communiqué, l'archevêque de San Juan, Mgr Alfonso Delgado, explique que la loi « n'a pas la légitimité sociale nécessaire » car elle « ignore la forte expression du fédéralisme argentin et le large consensus social que l'on observe dans le pays et que l'on a constaté lors des audiences publiques ».
Mgr Delgado estime que ceux qui ont approuvé cette loi n'ont pas pensé aux personnes les plus vulnérables : « Les enfants orphelins, qui deviennent des 'objets' d'affection au lieu d'être des 'sujets' de l'amour et de la chaleur d'une famille avec un père et une mère ».
L'archevêque de San Juan déplore que cette loi ait été approuvée « dans un pays où les lois font passer les droits des enfants avant n'importe quel autre droit, aussi légitime soit-il ».
Mgr Delgado déplore par ailleurs que le pays discute des lois bouleversant le concept de la « famille » au détriment d'autres aspects importants comme « la pauvreté et l'exclusion, une éducation pour tous, la sécurité, la transparence, etc.».
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