Reporters sans frontières exprime son horreur après l’assassinat par balles, le 19 mars 2008, de Juan Carlos Zambrano, présentateur de l’émission “Con la gente” (“Avec les gens”) de la chaîne locale Canal 7, devant sa résidence à San Salvador de Jujuy (Nord-Ouest). Un des deux tueurs présumés a été arrêté.
L’hypothèse du vol crapuleux étant d’ores et déjà écartée, les collègues de la victime, cible de menaces, privilégient le mobile professionnel.
“Nous exprimons toutes nos condoléances à l’entourage de Juan Carlos Zambrano et à ses collègues du groupe Radio Televisión Jujuy. Nous demandons aux autorités de la province de Jujuy de faire au plus vite la lumière sur cet assassinat, sachant que la victime s’était attirée des inimitiés au sein des milieux politiques locaux. La piste professionnelle mérite toute l’attention des enquêteurs. Les témoignages de la compagne du défunt et d’un suspect du crime sous les verrous devraient rapidement permettre de la corroborer ou non”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 19 mars 2008, vers deux heures du matin, alors qu’il regagnait son domicile, Juan Carlos Zambrano a été surpris par deux hommes qui ont tiré sur lui à bout portant à deux reprises. Rien ne lui a été dérobé. D’après les premières informations fournies par les autorités locales, l’un des suspects a été arrêté et l’autre est en fuite.
Juan Carlos Zambrano, 42 ans, travaillait depuis 1992 pour la chaîne Canal 7, issue du groupe Radio Televisión Jujuy. Il venait de lancer, au début du mois de mars, une nouvelle émission d’information hebdomadaire, “Con la gente”, traitant des problèmes locaux du quotidien. Il avait récemment dénoncé à l’antenne l’augmentation du prix des transports publics à Jujuy, ce qui lui avait valu de fortes critiques de plusieurs élus municipaux.
D’après Sabrina Galván, l’une de ses collègues, Juan Carlos Zambrano était la cible de menaces constantes en provenance des milieux politiques et syndicaux de Jujuy. L’avocat du présentateur, Bruno Aguilar, a signalé à l’organisation que le journaliste avait reçu des menaces après avoir annoncé son intention de poursuivre en justice pour “diffamation” Pablo Lozano, un conseiller municipal de San Salvador de Jujuy – la capitale provinciale -, qui l’avait vivement critiqué dans deux articles publiés en 2007. Sur le mobile de l’assassinat, Sabrina Galván est catégorique. “Le crime est lié au travail journalistique de Juan Carlos Zambrano. Il ne s’agit ni d’un hasard ni d’un vol”, a confié la journaliste à Reporters sans frontières.
Reporters sans frontieres- 19/3/2008