Le Dr Chainarong Monthienvichienchai, président honoraire de l’Université "Saint-John" de Bangkok et consulteur du Conseil pontifical pour les communications sociales, est intervenu au cours du VIIIe Congrès de l’Institut pour les communications sociales des Fédérations d’évêques (BISCOM) organisé par la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie (FABC), rapporte Radio Vatican.
Ce congrès, inauguré hier, 3 septembre 2012, se déroule à Bangkok, sur le thème: "Media sociaux : Défis et opportunités pour le ministère de la communication en Asie". Quelque 45 participants dont 14 évêques de 12 pays d’Asie du Sud y participent.
Il invite l'Eglise à "s'inculturer", ce qui signifie plus que « savoir créer un compte Facebook »: il faut « apprendre une façon complètement nouvelle de penser, de vivre et d'évangéliser le "continent numérique" ».
« Dans la culture numérique, toute opinion est valide, c’est-à-dire que lorsqu’une question est posée, les habitants du numérique attendent une réponse ou quelque chose qui s’apparente à une conversation », analyse le Dr Chainarong. Selon lui, « on peut choisir de ne pas entrer dans cette mentalité culturelle », mais ce serait « au péril de la crédibilité de l’Eglise (…) dans l’esprit de ceux qui grandissent dans cette nouvelle culture ».
Pour le Dr Chainarong, l’évangélisation des nouvelles technologies de l’information « est donc une nouvelle forme de ministère pastoral », une « opportunité » d’une grande « ampleur ».
« L’Eglise catholique était autrefois une force pionnières dans les communications », et elle a « historiquement maîtrisé l’art de la communication sociale », estime-t-il : « les disciples de Jésus ont voyagé sur toute la surface du globe en prêchant et convertissant des centaines et des milliers au message de l’Evangile. Ses théologiens ont compilé la Bible et des livres qui continuent à exercer leur influence sur le monde aujourd’hui. Ses membres ont établi des systèmes d’écoles, universités, hôpitaux, et églises ».
Cependant, constate le Dr Chainarong, « aujourd’hui en de nombreux endroits du monde, l’Eglise a perdu cette réputation. Elle est en retard dans l’adoption de nouvelles formes de communication. Elle ne fait pas assez d’efforts pour utiliser les nouveaux media ».
Il estime que « la technologie a continué d'avancer, laissant l’Eglise en arrière », alors que le monde se trouve « au milieu d’une révolution technologique, la plus grande depuis l’invention de l’imprimerie ».
Et, cette révolution concerne tous les pays : bien que « de nombreux évêques travaillent auprès de pauvres, qui n’ont pas accès à la technologie moderne », la technologie des communications ne cesse cependant d'avancer, tandis que ses coûts baissent et qu’elle devient de plus en plus accessible, souligne le Dr Chainarong.
C’est pourquoi il encourage l’Eglise d’Asie à s’impliquer, notamment par la formation : « La plupart d’entre nous sommes des "immigrés numériques" qui avons besoin de leçons sur la culture numérique, comem l'on attend des missionnaires qu’ils connaissent la culture des personnes qu’ils évangélisent ».
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