l’importance de l’engagement des communautés religieuses pour la justice et pour la paix.
25 ans après la première rencontre organisée à l'initiative de Jean-Paul II, le cardinal rappelle que le dialogue entre les religions passe par « un dialogue sincère, dans le plein respect des différences et des diversités des traditions ». Ensemble, les différentes religions sont invitées à « transformer les mentalités et les structures », notamment en ce qui concerne « le droit à la vie » sans lequel « il est impossible de jouir des autres droits ».
« Parler de l’engagement des communautés religieuses pour la justice et pour la paix signifie évoquer leur coopération en vue du bien commun de la société, dans le cadre de leur dialogue », affirme le cardinal Turkson dans cet article de L’Osservatore Romano.
« Les cultures et les religions du monde ont toutes un patrimoine de valeurs et de richesses spirituelles à partager les unes avec les autres, et qui peuvent être considérées comme une préparation au Christ. Ces traditions spirituelles et morales peuvent ainsi permettre à un dialogue fécond de s’ancrer sur une plate-forme commune », explique-t-il. « C’est sur cette plate-forme que peut se développer un dialogue sincère, dans le plein respect des différences et des diversités des traditions ».
« Toute communauté religieuse est appelée à cultiver le dialogue avec les autres religions, à s’ouvrir à l’écoute pour pouvoir cheminer ensemble dans la paix et offrir ce que chacune possède de mieux pour construire un monde plus juste et solidaire », poursuit-il. « Même s’il n’est pas toujours possible d’entamer un dialogue sur le plan théologique ou doctrinal, d’autres voies existent, qui méritent d’être approfondies », et particulièrement la voie du dialogue « sur le plan de la vie et des œuvres ».
« Le dialogue suppose que les interlocuteurs s’accueillent et s’acceptent dans leur spécificité, avec leurs richesses et leurs faiblesses », explique encore le cardinal. « C’est la voie maîtresse du dialogue et de la coopération au service du bien commun : respecter l’autre sans négliger son identité mais en cherchant à le comprendre ».
Lutter contre les structures porteuses de péché
Les fidèles des différentes religions – affirme le cardinal Turkson – sont appelés « à unir leurs forces pour renforcer la solidarité et la fraternité entre les peuples, en luttant spécialement contre les causes des injustices et en travaillant à transformer les mentalités et les structures qui, malheureusement, sont souvent porteuses de péché ».
Dans ce contexte, « le droit à la vie mérite une attention spéciale parce que sans ce droit, il est impossible de jouir des autres droits ». Parler du droit à la vie, affirme-t-il, « signifie évoquer en même temps le lieu où elle naît et grandit, c’est-à-dire la famille, une institution qui est aujourd’hui attaquée ». On ne peut jamais remettre en question « le droit de la personne à fonder une famille conformément au dessein du Créateur, à avoir des enfants, à les éduquer selon ses propres convictions religieuses ».
Le cardinal Turkson invite à éviter certains pièges pour « que la coopération des communautés religieuses au service de la justice et de la paix soit féconde ».
« Le premier piège est l’instrumentalisation de la religion. Souvent, ce piège est une conséquence du fanatisme et du fondamentalisme qui cherchent à imposer leurs convictions aux autres par la force et la violence », affirme-t-il. « La violence au nom de Dieu trouve facilement son enracinement dans un contexte d’aveuglement religieux. Une forme de violence particulièrement préoccupante est celle du phénomène du terrorisme ».
« Il existe par ailleurs des formes sournoises de violence qui sont une grave menace pour la vie et l’avenir de l’humanité », insiste-t-il enfin. « Il suffit de penser à la violence contre le droit à la vie qui est diffusée et encouragée par une mentalité anti-nataliste à travers plusieurs voies : contraception, avortement, législations contraires à la naissance, stérilisations encouragées dans les pays pauvres par certaines organisations non gouvernementales, contrôle coercitif des naissances, euthanasie ».
Il est donc important que « les communautés religieuses – au nom du Dieu source, auteur et fin ultime de la vie – unissent leurs efforts pour dénoncer cette mentalité à tous les niveaux et pour s’engager dans la promotion et la défense de la vie de sa conception jusqu’à la mort naturelle ». « L’avenir de notre humanité est en jeu », affirme le cardinal Turkson.
Marine Soreau
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