Partant du cri de Jésus sur la croix « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », le pape a expliqué qu’en portant dans le cœur de Dieu le cri de l’humanité souffrante, le Christ a l’assurance que sa prière sera exaucée : ce sera la résurrection. De même, a-t-il dit, lorsque le chrétien est confronté « à l’aujourd’hui de la souffrance », il se trouve aussi devant « l’aujourd’hui de la résurrection ».
« Jésus montre, par le cri de sa prière, que même sous le poids de la souffrance et de la mort, alors qu’il semble que Dieu l’ait abandonné et soit absent, il a la pleine certitude de la proximité du Père, qui approuve cet acte d’amour suprême, de don total de lui-même (…). A l’approche de la mort du Crucifié, le silence s’installe, les voix se taisent, mais le regard d’amour du Père reste fixé sur le don d’amour du Fils », explique Benoît XVI.
Le pape en tire cet enseignement pour le baptisé : « C’est aussi ce qui se passe dans notre relation avec le Seigneur : dans les situations plus difficiles et douloureuses, quand il semble que Dieu n’entende pas, nous ne devons pas craindre de lui confier tout le poids qui pèse sur notre cœur, nous ne devons pas avoir peur de lui crier notre souffrance, nous devons être convaincus que Dieu est proche, même si, apparemment, il se tait. »
Commentant les paroles du psaume 22 prononcée par Jésus de la Croix – « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » -, Benoît XVI fait remarquer que, « Jésus prie au moment du refus ultime des hommes, au moment de l’abandon ; il prie mais, avec le psaume, dans la conscience de la présence de Dieu le Père, même en cette heure où il ressent le drame humain de la mort ».
« Il est important de comprendre, précise le pape, que la prière de Jésus n’est pas le cri de désespoir de quelqu’un qui va vers la mort, ni le cri de celui qui se sait abandonné. Jésus, à ce moment-là, fait sien tout le psaume 22, le psaume du peuple d’Israël qui souffre ; de cette façon, il prend sur lui non seulement la peine de son peuple, mais aussi celle de tous les hommes qui souffrent, oppressés par le mal, et en même temps, il porte tout cela dans le cœur de Dieu lui-même, avec l’assurance que son cri sera exaucé à la résurrection ».
« Cette prière de Jésus contient la confiance et l’abandon extrêmes dans les mains de Dieu, même lorsqu’il semble absent, même lorsqu’il semble se taire, selon un dessein qui nous est incompréhensible (…). Il souffre en communion avec nous et pour nous, et sa souffrance découle de l’amour et porte déjà en elle la rédemption, la victoire de l’amour », ajoute le pape.
Le pape conclut en invitant les chrétiens à une prière confiante, et à intercéder pour ceux qui souffrent : « Dans la prière, apportons à Dieu nos croix quotidiennes, avec la certitude qu’il est présent et qu’il nous écoute. Le cri de Jésus nous rappelle combien, dans notre prière, nous devons dépasser les barrières de notre « moi » et de nos problèmes et nous ouvrir aux besoins et aux souffrances des autres. La prière de Jésus mourant sur la croix nous enseigne à prier avec amour pour tant de frères et sœurs qui sentent le poids de la vie quotidienne, qui vivent des moments difficiles, qui sont dans l’épreuve, qui n’entendent même pas une parole de réconfort ; apportons tout cela au cœur de Dieu, pour que eux aussi puissent sentir l’amour de Dieu qui ne nous abandonne jamais. »
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