Le porte-parole de Boko Haram a d’autre part critiqué la visite du président Jonathan samedi dans une église en périphérie d’Abuja, qui a été la cible de l’attaque la plus meurtrière le 25 décembre avec une explosion qui a tué 44 personnes à la fin de l’office religieux. « Le président ne s’est jamais rendu sur les lieux où ont été tués des musulmans », a dit Abul Qaqa, dans une allusion aux émeutes postélectorales d’avril dernier. Pour leur part, les évêques catholiques ont appelé samedi le président nigérian à recourir à des experts étrangers pour aider les forces de sécurité dans la lutte contre Boko Haram. La communauté chrétienne nigériane a en outre menacé de recourir à l’autodéfense si les violences se poursuivaient.
Au niveau international, la France a condamné les menaces proférées par Boko Haram à l’encontre des chrétiens et des autorités nigérianes, les jugeant « inacceptables ».
Au Nigeria, Boko Haram fixe un ultimatum de trois jours aux chrétiens
La secte islamiste se dit prête à affronter les troupes gouvernementales ; le président décrète l’état d’urgence. La secte radicale islamiste Boko Haram a fixé un ultimatum de trois jours aux chrétiens vivant dans le nord majoritairement
musulman du Nigeria pour partir et a menacé de combattre les troupes gouvernementales dans des zones où l’état d’urgence a été décrété. Abul Qaqa, qui s’est déjà exprimé au nom du groupe accusé d’avoir mené de nombreuses attaques meurtrières dans le passé, a ajouté : « Nous souhaitons aussi appeler nos frères musulmans du Sud (majoritairement chrétien) à revenir dans le Nord car nous avons la preuve qu’ils vont être attaqués. Nous trouvons pertinent de souligner que les soldats ne tueront que des musulmans (…). Nous les affronterons pour protéger nos frères. »
Par ailleurs, des affrontements intercommunautaires ont fait une cinquantaine de morts ce week-end dans le sud du Nigeria. Un porte-parole du gouvernement de l’État d’Ebonyi, où ces violences ont eu lieu, a souligné que ces affrontements sont liés à un litige foncier remontant à 2008 et n’étaient donc pas liés aux dernières violences interconfessionnelles qui ont frappé le pays pour Noël. Toutefois, le président Goodluck Jonathan a décrété l’état d’urgence ce week-end dans plusieurs zones du Nigeria. Il a également annoncé la fermeture des frontières dans les régions les plus touchées par les violences.
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