à l'occasion du pèlerinage de représentants pontificaux à Rome pour l'Année de la foi et de l'audience pontificale de ce vendredi 21 juin 2013.
Allocution du card. Bertone
Très Saint-Père,
J’ai l’honneur et la joie de vous présenter la famille des représentants pontificaux, ici réunie devant vous : nonces et délégués apostoliques, observateurs permanents, chefs de mission, rassemblés à Rome, avec les supérieurs de la Secrétairerie d’État, pour cette rencontre à l’occasion de l’Année de la foi ; une réunion de prière, de travail, d’amitié, née de la volonté du pape Benoît XVI et que vous-mêmes, Sainteté, avez voulu confirmer.
Nous sommes heureux de pouvoir vous rencontrer, en ces premiers mois de votre ministère d’évêque de Rome et de pasteur de l’Église universelle. Nous vous renouvelons tous, aujourd’hui, Saint-Père, l’expression de notre affection en vous assurant de notre pensée quotidienne dans le Seigneur, ainsi que la profession de notre filiale obéissance et inconditionnelle loyauté à votre personne et à votre Magistère.
Par leur présence ici, ils souhaitent se faire les interprètes de ce courant d’affection, d’amour, et de prière qui, de tous les coins de la terre, sont dirigés vers le Successeur de Pierre, centre visible de l’unité de la famille des croyants dans le Christ.
Les représentants pontificaux sont originaires de différents pays, ils proviennent de diverses Églises particulières, parfois très éloignées par la langue, la tradition et la culture de celles vers lesquelles ils sont envoyés. Mais c’est précisément pour cette raison qu’ils vivent une expérience singulière de catholicité qui découle de leur disponibilité au service du charisme pétrinien. Partout où ils sont envoyés, ils savent qu’ils ne se trouvent pas en terre étrangère puisque, là où il y a un fidèle catholique, l’amour pour Pierre y est présent. Ils sont aussi les témoins du respect et de l’attention que la personne et les paroles du pape suscitent même au-delà de la communauté ecclésiale, auprès des Églises et communautés non catholiques, dans les milieux gouvernementaux, dans les institutions internationales, mais aussi dans le monde de la culture, de la science, et auprès d’innombrables hommes et femmes de bonne volonté.
Ils ont la haute et lourde tâche de représenter notre Père commun. Ils savent bien que le père doit être présent : dans les circonstances solennelles comme dans le quotidien de la vie ordinaire, aux heures de joies et aux heures de tristesse, dans les périodes de calme mais aussi dans celles, fréquentes, où la communauté chrétienne est menacée par la guerre et la violence. Et ils sont présents, non pas comme des observateurs aseptisés, non pas comme des juges distants, non pas comme des fonctionnaires d’un pouvoir lointain, mais en premier lieu comme prêtres, comme évêques parmi les évêques, qui partagent une partie du chemin des Églises et des peuples auxquels ils sont envoyés, leur transmettant ce rayon de lumière, d’espérance, d’encouragement qui vient du fait de se sentir en communion avec le pape et l’Église universelle.
On dit, parfois avec une pointe de malice, que les nonces sont l’œil et l’oreille du pape. C’est peut-être vrai, mais il n’en est pas moins vrai que, bien souvent, ils sont appelés à être le cœur du pape. Ils sont appelés à rendre présentes, jusqu’aux extrêmes limites du monde, la charité et la sollicitude de celui à qui le Christ a dit « Pais mes brebis ». C’est surtout à travers la communication de cette charité pastorale qu’ils offrent leur contribution au service de Pierre et de l’unité du troupeau qui lui a été confié par le Seigneur.
Sainteté, nous désirons vous assurer, malgré toutes nos limites humaines, notre engagement à être le moins indignes possible de la haute mission qui nous est confiée. Nous écoutons maintenant avec une respectueuse attention ce que vous voudrez bien nous dire et nous implorons votre bénédiction.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat