lors de la messe du pèlerinage annuel, sur la tombe du Père Laval. La cérémonie avait lieu le 8 septembre dernier à Sainte-Croix.
L’avortement a été le thème principal abordé par Mgr Piat. Il s’est adressé à « toutes les femmes en détresse » qui, face à une grossesse « non désirée », sont tentées ou poussées « socialement » à « régler le problème » de cette façon.
« Aujourd’hui il n’y a plus de Mauriciens qui meurent du choléra comme au temps du Père Laval, mais il y a trop d’enfants Mauriciens qui meurent avant de naître parce qu’ils sont rejetés brutalement par un entourage trop préoccupé par sa réputation sociale ou par des questions financières », a-t-il relevé en analysant et commentant la situation sur l’île où la question de l’avortement et de sa légalisation fait aujourd’hui largement débat.
Le gouvernement ayant ratifié la « Convention pour l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes » de l’ONU, le parlement est sujet à des pressions pour changer la loi pénale et« décriminaliser l'avortement dans des cas spécifiques ».
Face à ces pressions, qui, selon le prélat, vont contre « la conscience humaine et la liberté intérieure » des dirigeants de l’île, il a demandé aux décideurs politiques d’affronter la questionà partir de « critère provenant d’une moralité humaine authentique et non pas à partir des dictats de conventions onusiennes, telles qu’interprétées par certains ».
« Nous devons rester libres lorsqu’il s’agit de vie humaine et du respect auquel a droit toute vie humaine dès sa conception », a-t-il insisté dans son homélie. Il faut, a-t-il dit, « voter non pas selon les directives des partis politiques, mais selon notre âme et conscience. Il y va de la santé morale de notre société et de la promotion de la dignité humaine de nos compatriotes ».
L’évêque de Port-Louis propose que le gouvernement s’attaque aux causes de la prolifération de l’avortement plutôt que de s’en tenir à une gestion des conséquences ; qu’il aide les mères et les familles en détresse, en leur offrant des conditions de vie meilleures, et des salaires décents ; qu’il développe uncursus d’éducation humaine à la vie affective et sexuelle, et des réseaux de solidarité autour des femmes et des jeunes filles en détresse.
Il en va du « bien être et du progrès authentiquement humain de notre société mauricienne », a-t-il souligné.
A tous ceux qui pensent que l’Eglise catholique n’a pas voix au chapitre, Mgr Piat a tenu à rappeler que « l’Eglise s’est toujours intéressée à la question de l’avortement et de sa légalisation non pas d’un point de vue religieux, mais d’un point de vue humain et donc inévitablement moral ».
« La foi chrétienne n’est pas séparée de ce qui fait l’essentiel de la dignité humaine », a-t-il expliqué. Au contraire, l’Evangile « jette une lumière saisissante sur ce qui permet à l’homme et à la femme de devenir authentiquement humains et donc d’atteindre le bonheur humain auquel les hommes et les femmes ont droit sur la terre ».
« Je n’ai pas le droit de me taire quand il s’agit d’une question aussi vitale pour la santé morale et donc le bonheur de mes concitoyens », a-t-il ajouté.
Pour plus de détails : www.dioceseportlouis.org
Isabelle Cousturié
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