Le gouvernement du Bélarus surveille rigoureusement chaque élément de l’utilisation de l’Internet et resserre son emprise sur les nouvelles indépendantes de toutes sortes, rapportent l’Association des journalistes du Bélarus
L’Ordonnance No. 60, « Sur les mesures en vue d’améliorer l’utilisation du réseau national de l’Internet », a été ratifiée par le Président Alexander Loukashenko le 1er février et est entrée en vigueur le 1er juillet. Elle ordonne aux fournisseurs d’accès à Internet (FAI) de s’enregistrer auprès du ministère des Communications et de l’Information et de fournir des précisions techniques sur les ressources en informations en ligne, les réseaux et les systèmes. Le décret exige des FAI qu’ils identifient tous les dispositifs (notamment les ordinateurs et les téléphones mobiles) qui servent à se brancher à l’Internet – ce qui permet au gouvernement de contrôler l’accès en ligne.
Les utilisateurs de l’Internet sont sous une stricte surveillance en vertu de dispositions qui vont les décourager de consulter des sites web indépendants ou d’opposition. Quiconque va en ligne dans un café Internet ou qui utilise une connexion partagée (par exemple, dans un immeuble à appartements) doit s’identifier. Les fournisseurs d’accès à Internet doivent amasser des renseignements sur les sites web visités par les utilisateurs.
Le décret dispose également qu’un « Centre d’Opérations et d’Analyses », relié au bureau du Président, aura la responsabilité de surveiller le contenu avant d’être mis en ligne – ce qui situe la censure au niveau le plus élevé du gouvernement. En outre, si le centre ordonne la fermeture d’un site web, il incombe au fournisseur de faire le nécessaire dans les 24 heures.
« Les campagnes d’intimidation s’intensifient à l’approche de la prochaine élection présidentielle. Elles doivent cesser afin de permettre un débat critique et pluriel nécessaire à toute élection libre », dit RSF.
Neuf membres du Parti National Bolchévik (Nazbol) ont tenu une manifestation le 23 juin à Minsk, à l’occasion de laquelle ils ont porté des T-shirts avec les mots « Liberté de l’Internet ». Ils ont tous été arrêtés et reconnus coupables d’avoir violé les règles qui encadrent la tenue des manifestations.
Ifex