Le 24 juin 2008, la chambre basse de l’Assemblée nationale du Bélarus a approuvé en deuxième lecture le nouveau projet de loi sur les médias. Trois modifications mineures y ont été apportées. Les médias n’ont plus à renouveler leur enregistrement auprès des autorités locales s’ils changent d’adresse.
La définition de “centre de correspondant“ a été modifiée et la clause condamnant les médias pour “déformation du discours général“ a été retirée. Reporters sans frontières déplore la légèreté avec laquelle les députés adoptent ce projet de loi essentiel.
“Ce projet de loi est liberticide pour les médias indépendants et pour les sites qui, pour la première fois, se trouvent concernés par une loi sur les médias au Bélarus. Les médias en ligne devront se soumettre au même contrôle que les journaux, radios et télévisions. Or, le Web est l’un des rares espaces de libre expression pour les Biélorusses. Nous craignons un renforcement de la censure“, a déclaré l’organisation.
La députée et porte-parole de l’administration présidentielle, Natallya Pyatkevich a affirmé lors d’une interview télévisée le 23 juin, qu’il était techniquement impossible de “purger Internet“ de son contenu. D’après le texte, les activités des sites Internet seront réglementées par des décrets gouvernementaux et non plus par des lois.
Selon Mikhail Pastukhou, avocat de l’Association biélorusse des journalistes (BAJ), le gouvernement adopte ce projet avec autant de rapidité pour éviter un débat public et les critiques. Il doit maintenant être approuvé par la chambre haute de l’Assemblée avant d’être signé par le Président.
RSF 25.06.2008