Une love story à l'américaine C'est une histoire d'amour entre un homme et son pays, entre un homme et son époque. L'histoire d'un coup de foudre raconté par Luis Lema dans Le Temps . Des mots parmi des centaines d'autres illustrés par des clichés dont le plus beau sans doute est celui du pasteur Jesse Jackson, ancien candidat à l'investiture démocrate laissant perler ses larmes. Ce sentiment est également dans le journal La Gruyère: «Il y a quelque chose de plus incroyable encore que l'élection de Barak Obama elle-même: c'est l'émotion que sa victoire a provoquée». Mais c'est bien "Obama qui entre en scène", comme l'annonce L'Impartial qui, à l'instar de l'ensemble des quotidiens, semble ravi de célébrer une réconciliation avec cette Amérique trop longtemps boudée.
Une nouvelle Amérique C'est en effet une "nouvelle Amérique" qui est née et que se plaît à redécouvrir Pierre Ruestschi dans la Tribune de Genève . Voilà l'Amérique de retour avec bientôt à sa tête un homme doté d'une rare intelligence qui détient désormais les clefs d'un "pays laboratoire". Ce "Yes we can" résonne sous la plume de Jean-Jacques Roth dans Le Temps comme un appel intime à surmonter le meilleur de soi. La possibilité de surmonter l'insurmontable, l'envie de reconquérir l'impossible. D'où cet appel lancé par Louis Ruffieux dans La Liberté à reprendre en coeur ce refrain détourné: "Quelque chose en nous d'Obama".
Les 12 travaux de Barack Si l'idée que «l'Amérique a déjà changé» est perçue par Simon Petite dans Le Courrier , la presse romande n'en oublie pas la tâche qui attend le futur président. Ce que Le Journal du Jura nomme les «12 travaux de Barack». Sur ce champs de ruines politiques et économiques s'élève un homme investi d'une mission messianique, insiste Louis Ruffieux dans La Liberté . Et les désillusions seront certainement au rendez-vous. L'Hebdo n'en pense pas moins: Obama doit encore donner de la substance à son nouveau «New Deal».
La pharma bâloise fait la moue Du côté de Bâle, il y en a que l'élection de Barack Obama ne réjouit pas vraiment. Pour la Basler Zeitung , les pharmas Novartis et Roche font carrément la moue. Les deux fabricants de pilules ont de la peine à avaler le verdict des électeurs américains. Le journal a voulu connaître leur avis: no comment. Et à la bourse, les actions du couple pharmaceutique ont perdu plus de 5% hier, comme d'ailleurs d'autres titres européens de la branche. Explication: avec Barack Obama, les règles du jeu du marché de la santé vont changer. Le nouveau président veut autoriser les importations parallèles de médicaments. Et ce constat très évocateur : en moyenne, rappelle la Basler Zeitung, les habitants des Etats-Unis paient leurs comprimés 67% de plus que les Canadiens ou les Européens. Obama veut aussi favoriser les médicaments génériques et pousser l'assurance maladie publique des personnes âgées et handicapées à négocier des prix à la baisse avec les pharmas. Avec à la clé des économies estimées à une trentaine de milliards de dollars.
Le combat de coqs vaudois se poursuit Mercredi, le Conseil d'Etat vaudois devait statuer sur le sort des numéros un et deux de la police vaudoise, en conflit ouvert. Rien n'est sorti de ses cogitation, rapporte Le Matin . Ce dernier en déduit que les deux hommes sont en sursis . Un sursis qui handicape surtout la ministre en charge du dossier, Jacqueline de Quattro, désireuse de se séparer du chef de la police Eric Lehmann. Mais pour cela, elle a besoin du soutien de la majorité du gouvernement.
Celui qui voulait tuer Hitler Pascal Couchepin va réhabiliter demain Maurice Bavaud, le Neuchâtelois qui avait voulu tuer Hitler. Le Tages-Anzeiger révèle ce matin que le président répond favorablement à la proposition du socialiste saint-gallois Paul Rechsteiner. Le conseiller national alémanique avait demandé une réhabilitation de Maurice Bavaud à l'occasion du 70e anniversaire de sa tentative d'attentat, le 9 novembre 1938. Parce qu'il considérait Hitler comme une menace pour l'humanité, l'étudiant en théologie s'était glissé dans la foule acclamant le dictateur. Son pistolet restera dans la poche: la cible est trop éloignée et les bras levés des saluts nazis lui bouchent la vue. Quelques jours plus tard, Bavaud tente de pénétrer dans le quartier général du chancelier, toujours à Munich. Nouvel échec. Le Suisse est arrêté dans le train pour Paris. Six mois plus tard, il montera sur l'échafaud. Vendredi, 70 ans plus tard, Pascal Couchepin publiera une déclaration selon laquelle la Confédération s'est engagée de manière très insuffisante en faveur de son citoyen. Exemple donné par le quotidien zurichois: à l'époque, il y aurait eu la possibilité d'échanger Maurice Bavaud contre un saboteur allemand arrêté en Suisse. Le Département militaire fédéral avait refusé l'offre.
tsrinfo.ch 07.11.2008