Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai, et référendaire pour les relations avec la Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale, ainsi que Mgr Johan Bonny, évêque d'Anvers, prennent acte de la démission de cette Commission.
« Le Professeur Peter Adriaenssens, Président de la Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale, m'a notifié ce jeudi sa démission, ainsi que celle de tous les membres de cette Commission. Suite aux récentes perquisitions, ces membres considèrent qu'ils ne sont plus en mesure de mener à bien leur mission », explique l'évêque de Tournai.
Il remercie la commission de son travail : « Face aux nombreuses plaintes qui leur sont arrivées en peu de temps, ils ont travaillé vite et bien et – je le souligne une fois encore – en toute indépendance par rapport aux évêques ».
Plus encore, il réfute toute critique concernant ce travail en rappelant que la nomination d'un magistrat par le ministère belge de la Justice avait confirmé ce travail: « Jamais, non plus, cette Commission ne s'érigea en tribunal parallèle. Bien au contraire, il était toujours préalablement conseillé aux victimes, si elles le souhaitaient, de s'adresser à la justice. L'action de la Commission s'inscrivait donc dans le respect du droit constitutionnel, qui laisse aux corps sociaux la liberté d'organiser leur vie interne. La désignation d'un magistrat de référence par le Ministre de la Justice avait même renforcé la garantie des droits de chacun ».
A l'adresse des victimes, Mgr Harpigny ajoute ce message : « Au nom des Evêques de Belgique, je témoigne mon respect et ma sympathie à toutes ces personnes qui ont trouvé le courage de confier leurs blessures en s'adressant à la Commission. Nous sommes sincèrement désolés que la situation actuelle empêche leur démarche d'aboutir. Si elles le souhaitent, elles peuvent se présenter au Parquet pour obtenir le statut de « partie lésée ». Par ailleurs, le jour où la Justice communiquerait des dossiers aux évêques, ils lui demanderont que cela soit fait sous scellés, afin que soit garantie la confidentialité de leur contenu ».
Il se prononce aussi sur la perquisition effectuée le 24 juin au siège de Malines : « Les Evêques ne contestent pas le droit des autorités judiciaires de mener une perquisition, du moins si ce droit est exercé dans le cadre légal prescrit et repose donc sur des indices légitimes et spécifiques en utilisant des moyens proportionnels. Les évêques regrettent la manière dont cela s'est fait dans les locaux de la Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale. En saisissant tous les dossiers des victimes, il était clair que l'on ébranlait la possibilité pour la Commission de poursuivre sa délicate mais salutaire mission. »
Les évêques déplorent que la confiance des victimes ait été déçue: « Nous espérons une concertation constructive avec les autorités compétentes, qui permette d'envisager si pareille mission peut être poursuivie sous une forme ou une autre, sans risque que la confiance des victimes soit une nouvelle fois mise à mal. »
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