Le professeur Peter Adriaenssens, président de la Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale,
a invité les médias et l'opinion publique à respecter l'anonymat demandé par la victime.
Il s'est exprimé ce vendredi à Bruxelles, au cours de la conférence de presse qui s'est déroulée suite à la démission de l'évêque de Bruges (Belgique), Mgr Roger Joseph Vangheluwe, coupable d'abus sexuels.
Le professeur Adriaenssens a évoqué « la responsabilité pour l'opinion publique de respecter l'anonymat demandé par la victime et sa famille ». « En tant que président de la commission et personne de contact avec la victime, je demande avec insistance aux médias de respecter cette discrétion », a-t-il affirmé.
« Le récit de la victime de Mgr Vangheluwe est un cas exemplaire qui démontre que grandir avec un passé trop lourd peut rendre malade dans tous les sens du terme », a-t-il aussi affirmé. « L'abus sexuel est tout d'abord une question d'abus de pouvoir ».
Et « face à l'abus de pouvoir, il s'agit de rétablir l'équilibre des dignités ». « Face au poids du secret, il y a le droit de retrouver le libre usage de sa parole ». « Face à ce qui est arrivé à l'abri des regards, il y a la transparence d'une communication ouverte » ; a ajouté le professeur Adriaenssens.
En évoquant ces « trois voies de guérison qui peuvent être offertes aujourd'hui à la victime et à sa famille », le professeur a espéré que « les mesures claires, qui touchent aujourd'hui l'auteur des faits, rendront à la victime sa fierté d'appartenir à la société ».
Au cours de son intervention, il a enfin lancé un appel « aux victimes » mais aussi « à toute personne consciente d'avoir dépassé les bornes d'un comportement sexuel acceptable » pour « ne pas attendre que les victimes aient atteint l'âge de les dénoncer mais de trouver le courage de prendre contact avec nous afin de se faire aider ».