ville du sud-ouest de l’Allemagne où le pape est arrivé dans la journée.
Au troisième jour de son voyage apostolique sur sa terre d’origine, le pape a invité les jeunes à ne pas avoir peur des renoncements et des sacrifices. « Permettez que le Christ vous brûle », a-t-il affirmé en rappelant aux jeunes que la sainteté n’exige pas d’« actions extraordinaires » mais que « la lumière resplendisse » en chacun d’eux.
La veillée aux airs de Journées Mondiales de la Jeunesse a été placée sous le signe de la lumière.Au centre, on pouvait voir la figure du Christ, lumière du monde, qui a donné à ses disciples la mission d’être la lumière du monde.
Neuf jeunes ont donné un témoignage devant le pape de leur relation personnelle avec Jésus-Christ, évoquant des figures de saints, hommes et femmes qui ont été lumière du monde et qui ont suscité de grands mouvements religieux et communautés dans lesquels les jeunes ont trouvé une patrie spirituelle.
Comme signe visible du mandat reçu par le Christ, le pape a allumé au cours de la veillée des torches contenues dans neuf coupes, à partir d’une grande flamme symbolisant le Christ. Les jeunes ont ensuite porté la lumière à la foule. Chacun a ainsi allumé sa bougie, signifiant qu’il a bien reçu le mandat du Christ.
Après la lecture de l’Evangile (Mt 5, 13-16), le pape a rappelé que les « efforts humains » ou « le progrès technique de notre époque » ne peuvent apporter la lumière dans ce monde. Seul le Christ, ressuscité des morts, est une lumière « plus forte que l’obscurité ».
« La lumière ne reste pas seule. Tout autour d’elle s’allument d’autres lumières », a encore expliqué le pape. Ainsi, « nous ne vivons pas en solitaires dans le monde », nous avons « besoin des autres ». « Personne n’arrive à croire s’il n’est pas soutenu par la foi des autres, et d’autre part, par ma foi, je contribue à conforter les autres dans leur foi ».
« Apparemment et en dernière analyse, le monde où nous vivons, ne devient pas meilleur malgré le progrès technique », a ajouté le pape. « Guerres, terreur, faim et maladie, pauvreté extrême et répression sans pitié existent encore. Et même ceux qui, dans l’histoire, ont pensé être ‘des porteurs de lumière’, sans pourtant avoir été illuminés par le Christ, l’unique vraie lumière, n’ont pas exactement créé quelque paradis terrestre, ils ont au contraire instauré des dictatures et des systèmes totalitaires, dans lesquels même la plus petite étincelle d’humanité vraie a été étouffée ».
Oui, « le mal existe », a déploré le pape, dans le monde mais aussi dans notre vie elle-même. « Oui, dans notre cœur lui-même existe l’inclination au mal, l’égoïsme, l’envie et l’agressivité ». Le Christ pourrait crier à chacun : « Convertissez-vous ! Changez votre vie, rendez-la limpide et resplendissante ! ». Mais « ne devons-nous pas peut-être être étonnés que le Seigneur ne nous lance pas un appel, mais qu’il dise que nous sommes la lumière du monde, que nous sommes lumineux, que nous resplendissons dans l’obscurité ? ».
« Celui qui conserve cette lumière, celui qui vit dans la grâce, celui-là est effectivement saint », a ajouté le pape.
A ses yeux, la sainteté a fait l’objet de « caricature et de représentation déformée » qui présentent le saint comme celui « qui accomplit des actions ascétiques et morales d’un niveau très élevé » si bien qu’il semble impossible de l’imiter.
« Le Christ ne s’intéresse pas tant au nombre de fois où vous trébuchez dans la vie, mais bien au nombre de fois où vous vous relevez », a rassuré le pape. « Il n’exige pas des actions extraordinaires, mais il veut que sa lumière resplendisse en vous. Il ne vous appelle pas parce que vous êtes bons et parfaits, mais parce qu’il est bon et il veut faire de vous ses amis ».
« Permettez que le Christ vous brûle, même si cela peut parfois signifier sacrifice et renoncement », a conclu le pape. « Ne craignez pas de pouvoir perdre quelque chose et de rester à la fin, pour ainsi dire, les mains vides. Ayez le courage de mettre vos talents et vos qualités au service du Règne de Dieu ». « Sachez oser devenir des saints ardents, dans les yeux et dans les cœurs desquels brille l’amour du Christ, et qui, de cette manière portent la lumière au monde ».
Marine Soreau
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