« Nous devons être saints pour éviter la contradiction entre le signe que nous sommes et la réalité que nous voulons signifier », a-t-il affirmé.
A son troisième jour dans la capitale espagnole pour cette 26eédition des Journées Mondiales de la Jeunesse, le pape a célébré la messe entouré des séminaristes des 5 continents présents aux JMJ, des cardinaux et des évêques présents. La célébration a été retransmise sur le parvis de la cathédrale pour les milliers de séminaristes qui n’avaient pas pu entrer dans ce monument consacré en 1993 par Jean-Paul II lors de son quatrième voyage en Espagne.
Au début de la célébration, le cardinal Antonio María Rouco Varela, archevêque de Madrid, a souhaité présenter au pape cette « nouvelle génération de séminaristes ». A sa suite, un jeune séminariste espagnol a remercié Benoît XVI pour « l’exemple » de sa vie. « Soyez sûr de notre affection et de notre prière », a-t-il affirmé au nom de tous les séminaristes présents.
Dans son homélie, le pape s’est longuement adressé à ces jeunes qui se préparent « à être apôtres avec le Christ et comme le Christ, à être compagnons de route et serviteurs des hommes ».
Ces années de préparation, a expliqué le pape, doivent être « des années de silence intérieur, de prière permanente, d’étude constante et d’insertion progressive dans les actions et les structures pastorales de l’Église ». « Nous devons être saints – a-t-il insisté – pour éviter la contradiction entre le signe que nous sommes et la réalité que nous voulons signifier ».
Avec force, Benoît XVI a mis l’accent sur la formation, à suivre avec joie, docilité, lucidité et fidélité à l’Evangile. « Chaque époque a ses problèmes, mais Dieu donne en tout temps la grâce voulue pour les assumer et les dépasser avec amour et réalisme », a-t-il affirmé.
Le pape a invité les jeunes séminaristes du monde entier à se laisser « configurer au Christ », une « mission » qui revient au prêtre « tout au long de sa vie ». « Nous savons déjà qu’elle nous dépasse et que nous ne parviendrons jamais à l’accomplir entièrement, mais, comme le dit saint Paul, nous courons vers le but que nous espérons atteindre (cf. Ph 3, 12-14) ».
Le Christ, a rappelé le pape, est « le Bon Pasteur » qui donne sa vie pour ses brebis. « Pour imiter le Seigneur sur ce point aussi, votre cœur doit devenir mature au Séminaire, en étant totalement à la disposition du Maître ». Cette disponibilité, a ajouté Benoît XVI, « inspire la décision de vivre le célibat pour le Royaume des cieux, le détachement des biens de la terre, la sobriété de la vie, l’obéissance sincère et sans dissimulation ».
Demandez-lui, a insisté Benoît XVI, « de vous accorder de L’imiter dans sa charité pour tous jusqu’au bout, sans repousser ceux qui sont loin et pécheurs, de sorte que, avec votre aide, ils se convertissent et reviennent au bon chemin ». Le pape a souhaité qu’ils soient aussi proches « des malades et des pauvres ». « Relevez ce défi sans complexe ni médiocrité », leur a-t-il lancé.
« Appuyés sur son amour, ne vous laissez pas intimider par un environnement qui prétend exclure Dieu et dans lequel le pouvoir, l’avoir ou le plaire à peu de frais sont les critères principaux qui dirigent l’existence », a-t-il ajouté. « Il peut se faire que vous soyez méprisés », a-t-il mis en garde, mais votre vie « profondément enracinée dans le Christ (…) attirera avec force ceux qui cherchent vraiment Dieu, la vérité et la justice ».
Le pape a également invité les séminaristes au discernement : « ouvrez votre âme à la lumière du Seigneur pour voir si ce chemin, qui demande du courage et de l’authenticité, est le vôtre, et n’avancez jusqu’au sacerdoce que si vous êtes fermement persuadés que Dieu vous appelle à être ses ministres et pleinement décidés à exercer ce ministère dans l’obéissance aux dispositions de l’Église ».
« Avec cette confiance, apprenez de Lui qu’il s’est défini lui-même comme doux et humble de cœur, en vous dépouillant pour cela de tout désir humain, de manière à ne pas vous rechercher vous-mêmes, en édifiant vos frères par votre comportement, comme le fit le saint patron du clergé séculier espagnol, saint Jean d’Avila », a-t-il conclu.
Marine Soreau
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