Le pape Benoît XVI a célébré hier la messe de clôture des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Sydney devant une foule de plus de 300 000 fidèles moins nombreuse que prévu et annoncé le prochain rendez-vous planétaire des jeunes catholiques en 2011 à Madrid.
Benoît XVI a conclu hier les Journées mondiales de la jeunesse de Sydney par une mise en garde contre le « désert spirituel » qui va souvent de pair avec la prospérité. Le chef de l’Église catholique a appelé les jeunes catholiques réunis pour une messe en plein air dans le principal hippodrome de la ville à fuir les « fausses libertés » et chercher la « rivière souterraine » des valeurs chrétiennes. Le pape, qui repartira aujourd’hui pour Rome, a annoncé que les prochaines JMJ auraient lieu à Madrid en 2011. Le pape, qui est âgé de 81 ans, a dit espérer qu’il pourrait y participer.
Les 5 000 pèlerins espagnols présents sur l’hippodrome de Randwick, dans la banlieue de Sydney, où a eu lieu la célébration, ont aussitôt laissé éclater leur joie aux cris de « Vive l’Espagne » et « Vive le pape ». Six ans après la précédente édition de Cologne (Allemagne) en 2005, les JMJ reviendront donc en Europe, en Espagne, pays de tradition catholique marqué, comme l’Australie pluraliste, par une forte sécularisation.
Les organisateurs des JMJ de Sydney avaient annoncé que la messe de clôture serait le plus grand rassemblement jamais organisé en Australie, pays de 21 millions d’habitants à 27 % catholique, évoquant le chiffre de 500 000 personnes. Les jeunes venus de tous les continents pour les JMJ étaient 125 000, rejoints durant toute la semaine par des dizaines de milliers de jeunes Australiens. À l’issue de la messe, le porte-parole du Vatican Federico Lombardi a fait état de 350 000 participants et l’évêque auxiliaire de Sydney, Mgr Anthony Fisher, « plus de 400 000 ». Les journalistes ont constaté que le « parc du centenaire » susceptible d’accueillir 200 000 personnes en plus des 315 000 pouvant prendre place dans l’hippodrome était pratiquement vide.
La foule a accueilli Benoît XVI avec chaleur mais sans les débordements extatiques provoqués en son temps par Jean-Paul II. La messe a été suivie avec recueillement par le public essentiellement composé de jeunes, abîmés en prières, chantant ou étreignant leurs voisins.
La messe a commencé alors que la pelouse du champ de course était à peine libérée des tentes et des sacs de couchage qui avaient protégé du froid hivernal les dizaines de milliers de pèlerins ayant passé la nuit sur place.
« l’Église a besoin de votre foi, de votre idéalisme et de votre générosité », a déclaré le pape aux jeunes sous les applaudissements. Il les a incités à « contribuer à l’édification d’un monde où la vie est accueillie, respectée et aimée, non rejetée ou ressentie comme une menace et par conséquent détruite », allusion à l’opposition constante de l’Église catholique à l’avortement considéré comme un des principaux maux de l’époque contemporaine.
La messe a commencé par un chant grégorien en latin. Puis des danseurs aborigènes revêtus de pagnes et brandissant des lances ont porté l’Évangile en procession jusqu’à l’autel, offrant le spectacle de différents styles liturgiques cohabitant dans l’Église catholique.
Samedi, le pape avait présenté des excuses historiques pour le « mal » provoqué par les abus sexuels commis par des membres du clergé australien. Benoît XVI s’est dit « profondément désolé pour la souffrance que les victimes ont endurée ». L’expression anglaise employée par le pape, « I am deeply sorry », correspond à une formule d’excuses. C’est la première fois que le pape s’excuse pour un scandale qui a gravement compromis la réputation de l’Église catholique dans plusieurs pays. Benoît XVI a aussi évoqué sa « honte » et celle de toute l’Église pour ce drame, comme il l’avait fait aux États-Unis en avril.
Seul un olivier béni par Jean-Paul II
porte des fruits
Dans un bosquet d’oliviers plantés durant le pèlerinage en Terre sainte du pape Jean-Paul II en 2000, seul l’arbre qu’il a béni porte des fruits, a rapporté hier le journal israélien Yediot Aharonot. À l’issue d’une prière collective au mont des Béatitudes, qui surplombe le lac de Tibériade en Galilée, le souverain pontife avait béni un olivier offert par le Fonds pour le remembrement des terres en Israël (Kéren Kayemet le Israël – KKL), et celui-ci avait ensuite été planté avec onze autres oliviers. « Ils se trouvent tous sur la même parcelle et ont reçu les mêmes soins et la même quantité d’eau, mais seul celui béni par le pape porte des fruits », a affirmé au journal Yossi Karni, un expert en boisement du KKL.
L'Orient Le Jour 21.07.2008