L'heure est à la mise en œuvre de la collégialité au Vatican, après la réunion, sous la présidence de Benoît XVI, vendredi dernier, des chefs de dicastère de la Curie romaine, une sorte de « conseil des ministres » disait Radio Vatican. Avec la consultation des cardinaux, le pape consulte en quelque sorte son « sénat » international.
Avec le 80e anniversaire, le 14 novembre, du cardinal Janis Pujats, de Lettonie, le collège cardinalice compte actuellement 179 cardinaux dont 101 électeurs et 78 non électeurs de plus de 80 ans.
Participeront aussi au consistoire extraordinaire les cardinaux qui seront « créés » le lendemain : 20 électeurs et 4 non-électeurs.
Le consistoire ordinaire public pour la « création » de 24 nouveaux cardinaux aura lieu le lendemain, samedi 20 novembre, et il sera suivi, le dimanche 21 novembre de la messe de remise de l'anneau cardinalice.
Dans une lettre en date du 30 octobre 2010, le cardinal Angelo Sodano, doyen du collège cardinalice, a ainsi informé les cardinaux – y compris les cardinaux en puissance du lendemain – que le pape Benoît XVI les convoquait le 19 novembre pour une « journée de réflexion et de prière », au Vatican dans la salle du synode.
Le programme de la journée commence par la prière commune de l'heure liturgique de Tierce, à 9h30, signe de ce climat de « prière et de collégialité » qui marquera cette journée de réflexion.
Deux thèmes principaux sont à l'ordre du jour de la première partie des travaux : la liberté religieuse et la liturgie.
Le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat, introduira la discussion sur « la liberté religieuse dans le monde et ses défis ». La question touche les pays où les chrétiens sont minoritaires mais aussi les pays sécularisés.
Le cardinal-préfet de la Congrégation pour le culte divin, Antonio Cañizares Llovera, introduira la discussion sur « la liturgie dans la vie de l'Eglise aujourd'hui ».
Une seconde partie des travaux débutera dans l'après-midi avec la prière commune des vêpres, à 17 h.
Trois exposés feront ensuite le point sur :
– les dix ans de « Dominus Iesus », par Mgr Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, qui avait présenté le document à la presse en l'An 2000 comme secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi ;
– la réponse de l'Église aux cas d'abus sexuels,
– et la constitution «Anglicanorum coetibus », tous les deux par le cardinal préfet de la Doctrine de la Foi, William Joseph Levada.
Vendredi dernier, la réunion des chefs de dicastères a permis d'évoquer la « coordination » entre les dicastères et leur « collaboration » avec le nouveau dicastère : le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation. C'était la seconde réunion de l'année, après celle du mois de janvier.
Les consistoires extraordinaires sont, explique le droit canonique, des réunions à huis-clos, grâce auxquelles le pape consulte son « sénat » sur des questions « graves, mais qui surviennent assez communément ».
Benoît XVI a déjà consulté les cardinaux à l'occasion de deux autres consistoires pour la création de nouveaux cardinaux.
Le 23 mars 2006, Benoît XVI les a consultés sur les « grands défis de l'Église », dont la situation des évêques émérites, le mouvement lefebvriste, la réforme liturgique du Concile Vatican II et le dialogue avec l'islam.
Le 23 novembre 2007, Benoît XVI les a consultés sur le dialogue œcuménique, entre chrétiens, et, à nouveau, sur le dialogue avec l'islam, mais aussi la défense de la famille.
Anita S. Bourdin/zenit