Après le très catholique Mexique, le pape Benoît XVI est arrivé hier dans une Cuba multiconfessionnelle, où l’Église catholique est minoritaire mais jouit, en l’absence de toute opposition légale, d’un rôle d’interlocuteur privilégié du régime communiste qu’il s’efforcera de renforcer.
Benoît XVI a donné le ton vendredi dans l’avion pour le Mexique, en affirmant que le marxisme « comme il a été conçu, ne répond plus à la réalité » et « qu’il convient de trouver de nouveaux modèles ». Et soulignant aussitôt la volonté des catholiques « d’aider à un dialogue constructif pour éviter les traumatismes ». Pas de confrontation à attendre pour autant entre le pape, qui s’affirme « dans une continuité absolue » du voyage historique de Jean-Paul II sur l’île en janvier 1998, et le régime, déterminé à le recevoir avec « affection et respect ». À l’instar de Jean-Paul II en 1998, le pape n’a pas prévu de rencontre avec des opposants. En revanche, le Vatican a indiqué que le pape serait « disponible » pour une éventuelle rencontre avec le père de la révolution cubaine Fidel Castro, retiré du pouvoir depuis 2006 pour raisons de santé. Pour sa part, l’opposition a dénoncé « au moins 150 » arrestations préventives pour empêcher les dissidents de se manifester en présence du pape. Par ailleurs, les médias étaient à l’affût d’une possible rencontre avec le président vénézuélien Hugo Chavez, qui soigne un cancer à Cuba.
Accueilli par le président Raul Castro à son arrivée à Santiago de Cuba, le pape y a célébré une messe publique avant de se retirer au sanctuaire de la Vierge de la charité d’El Cobre. Plus tôt en journée, avant son départ du Mexique, Benoît XVI a exhorté les catholiques mexicains à être « de bons citoyens, conscients de leur responsabilité de se préoccuper du sort des autres ».
L'orient le jour