Le pape Benoît XVI demande que les chrétiens d'Orient puissent compter sur « une protection adéquate de la part des institutions de l'Etat ».
Justice et liberté garantissent la paix
Le pape a déclaré faire sien l'appel des pasteurs orientaux qui, du synode, demandent la liberté religieuse, la justice et la paix pour les chrétiens d'Orient.
Avant l'angélus de ce dimanche, le pape a mentionné cet appel lancé le 24 octobre, et publié le lendemain dans L'Osservatore Romano en italien : il est signé par 17 personnalités de la curie et de l'Orient chrétien présentes au synode (cf. ci-dessous, « document »). L'Osservatore titre : « Justice et liberté garantissent la paix ».
Le pape en appelle tout d'abord à la conscience de la Communauté internationale en rappelant les faits : « Au terme de l'Assemblée synodale, les Patriarches des Eglises orientales ont lancé un appel, que je fais mien, pour rappeler à l'attention de la communauté internationale, des chefs religieux et de tous les hommes et les femmes de bonne volonté, la tragédie qui se déroule dans certains pays d'Orient, où les chrétiens sont victimes d'intolérances et de violences cruelles, sont tués, menacés et contraints d'abandonner leurs maisons et d'errer à la recherche d'un refuge ».L'Irak et l'IndeLe pape a cité explicitement l'Irak et l'Inde, et il a exprimé cette espérance pour « les antiques et nobles populations de ces Nations » qui ont appris, « au cours de siècles d'une cohabitation respectueuse », à « apprécier la contribution que les minorités chrétiennes, petites, mais actives et qualifiées », apportent à la « croissance de la patrie commune ».
Benoît XVI a fait observer que les chrétiens ne « demandent pas de privilèges », mais qu'ils « désirent vivre dans leur pays, avec leurs concitoyens, comme ils l'ont toujours fait ».
Le pape a donc lancé un appel aussi aux « autorités civiles et religieuses intéressées », leur demandant de ne pas « épargner leurs efforts pour que l'on revienne rapidement à la légalité et à la coexistence civile, et que les citoyens honnêtes et loyaux sachent qu'ils peuvent compter sur une protection adéquate de la part des institutions de l'Etat ».
Plus encore, le pape en appelait à « tous les responsables civils et religieux de tous les pays » afin que, « conscients de leur rôle de guides et de références pour les populations, ils accomplissent des gestes significatifs et explicites d'amitié et de considération vis-à-vis des minorités, qu'elles soient chrétiennes ou d'autres religions, et qu'elles mettent leur point d'honneur à défendre leurs droits légitimes ».Pour une vraie liberté religieuse Pour leur part, les pasteurs d'Orient ont appelé à la liberté religieuse et à la justice, dans leur message de vendredi dernier, à partir d'une réflexion de Saint Augustin – « Opus Justitiae Pax » : « L'oeuvre de la justice est la paix ! C'est un impératif auquel nous ne pouvons pas et ne voulons pas nous soustraire. Nous demandons, donc, en particulier pour la Terre Sainte, qui vit naître le Christ Rédempteur, pour le Liban, l'Irak et l'Inde, la paix dans la justice, pour que soit garantie une réelle liberté religieuse ».
Ils déclarent leur proximité spirituelle à « ceux qui souffrent pour leur foi chrétienne » et « tous les croyants empêchés de professer leur foi », rendant un hommage spécial « aux chrétiens qui ont perdu la vie récemment par fidélité au Seigneur.
ROME, Dimanche 26 octobre 2008 (ZENIT.org)