que Benoît XVI accomplira en faveur de l’œcuménisme.
« Pour moi, le seul fait que le pape vienne rencontrer nos frères évangéliques dans le lieu où Luther a été moine – et où il a ensuite quitté l’enseignement de l’Eglise pour promouvoir une vision personnelle – est vraiment important », a-t-il affirmé. « Le pape désire donner ce signe : non seulement de dialogue avec les représentants de l’Eglise évangélique et d’autres groupes qui se réfèrent à la Réforme mais aussi un moment de prière, un acte de prière œcuménique ».
« Je crois vraiment que le Christ est présent dans ces rencontres œcuméniques », a ajouté Mgr Périsset. « Pour moi, ce geste a une résonance qui va bien au-delà des murs du couvent d’Erfurt et bien au-delà de l’Allemagne ».
Dans cette interview, le nonce apostolique à Berlin a évoqué une Allemagne « semblable aux sociétés occidentales, où la foi n’est plus beaucoup vécue, même au sein de l’Eglise catholique ».
Les pratiquants, a-t-il expliqué, ceux qui fréquentent au moins la messe dominicale, atteignent un peu plus de 15 %, « mais malgré cela, les personnes se reconnaissent comme membres d’une Eglise : un tiers catholiques, un tiers évangéliques et un tiers qui dit n’avoir aucune appartenance religieuse ». « Mais je vois que même ceux qui ne sont pas d’accord avec l’Eglise sont intéressés par son message ».
« Il est nécessaire de prendre conscience du trésor inhérent au magistère de l’Eglise, enrichi au long des siècles, qui a donné vie à notre communauté et que le pape, aujourd’hui, avec les évêques, cherche à rendre plus vivant pour la société d’aujourd’hui », a estimé Mgr Périsset. Avec force, il a rappelé l’importance d’être à l’écoute : « il faut répondre de telle sorte que notre langage puisse être reçu par les gens. Et je crois qu’en cela le pape Benoît XVI est un maître ».
Interrogé enfin sur la menace de certains représentants politiques de boycotter la visite du pape au Parlement fédéral, le nonce à Berlin a espéré qu’ils protesteraient « dans les limites de la correction, en considérant aussi le fait que l’invitation est venue du Parlement ». « Dans le cas contraire, ils manifesteraient une attitude intolérante », a-t-il ajouté.
Il a enfin souhaité que lepeuple allemand et les peuples du monde entier reprennent confiance en eux, sûr de la présence de Dieu parmi nous. « Le devoir du pape est d’apporter ce message. Notre responsabilité est de l’accueillir avec un courage renouvelé et avec sérieux », a-t-il conclu.
Marine Soreau
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