{mosimage}Chacun selon son identité
Le pape Benoît XVI souhaite relancer la collaboration entre le Saint-Siège et les Organisations non gouvernementales (ONG) sur la scène internationale.
C'est en substance ce qu'il a affirmé dans le discours qu'il a adressé samedi dernier aux participants au premier Forum des ONG d'orientation catholique convoqué par la Secrétairerie d'Etat du Saint-Siège du 30 novembre au 2 décembre. Des représentants de 85 institutions d'aide catholiques du monde entier ont participé à ce Forum.
Le pape a précisé que ce qui unit ces organisations c'est « l'unique passion pour la dignité de l'homme, la passion même qui inspire constamment l'action du Saint-Siège auprès des différentes instances internationales ».
Benoît XVI a expliqué que cette rencontre avait deux objectifs : constater avec reconnaissance « ce qui a déjà été fait, en collaboration active avec les représentants pontificaux auprès des organismes internationaux » et rendre la collaboration plus étroite et « donc plus efficace cette action commune au service du bien intégral de la personne humaine et de l'humanité ».
Le pape a précisé que qu'il est toutefois possible de réaliser cette « unité d'objectifs » « à travers des rôles et avec des modalités différents ».
« En effet, alors que la diplomatie multilatérale du Saint-Siège doit avant tout affirmer les grands principes fondamentaux de la vie internationale », les fidèles laïcs, c'est-à-dire, « dans le cas de la vie internationale, les diplomates chrétiens et les membres des ONG, ont la tâche immédiate d'œuvrer pour un ordre juste dans la société ».
Parmi les défis qui se présentent aux ONG le pape a fait observer que « souvent, le débat international semble marqué par une logique relativiste qui semble considérer comme unique garantie de coexistence pacifique entre les peuples, le fait de refuser l'existence d'une vérité sur l'homme et sur sa dignité et de refuser la possibilité de mener une action éthique fondée sur la reconnaissance de la loi morale naturelle ».
Le pape explique qu'ainsi « s'impose une conception du droit et de la politique dans lesquels le consensus entre les Etats, parfois obtenu en fonction d'intérêts à court terme ou manipulé par des pressions idéologiques, serait en définitive la seule et ultime source du droit international ».
« Les fruits amers de cette logique relativiste dans la vie internationale sont malheureusement évidents, poursuit le pape : que l'on pense par exemple à la tentative de considérer comme des droits de l'homme les conséquences de certains modes de vie égoïstes, ou au désintérêt pour les besoins économiques et sociaux des peuples plus faibles, ou au mépris du droit humanitaire et à la défense sélective des droits humains ».
Benoît XVI demande aux ONG catholiques « de déterminer des moyens efficaces et concrets pour faire comprendre au niveau international les enseignements de la doctrine sociale de l'Eglise ».
Dans ce contexte, le pape les encourage « à opposer au relativisme la grande créativité de la vérité sur la dignité innée de l'homme et des droits qui en découlent ».
« Cette créativité permettra de donner une réponse plus adaptée aux multiples défis présents dans le débat international aujourd'hui, et permettra surtout de promouvoir des initiatives concrètes qui doivent être vécues dans un esprit de communion et de liberté », a conclu Benoît XVI.
Un communiqué publié ce lundi par la salle de presse du Saint-Siège précise que « le Forum a mis en évidence la richesse et l'importance de la présence et de l'activité » des ONG « dans les différents secteurs de la vie de la société, dans toutes les régions du monde ».
« Le dialogue et les échanges d'expériences ont renforcé chez les participants la volonté de collaborer entre eux et avec le Saint-Siège, dans un esprit de communion, ainsi que de trouver des modalités adaptées à leur objectif », poursuit le communiqué.
ROME, Lundi 3 décembre 2007 (ZENIT.org)