Le livre reprend une interview du pape Benoît XVI faite en juillet 2010, à Castel Gandolfo, par Peter Seewald, journaliste allemand. Dans l’entretien, le journaliste aborde avec le pape tout genre de sujets, sans oublier la question-clé : « Quo Vadis ? Où va le monde ? » où Benoît XVI analyse les « signes des temps ».
La présentation de l’ouvrage a été marquée par des interventions de Talal Selmane, rédacteur en chef du quotidien as-Safir, Fouad Turk, ambassadeur, et Raymond Farhat, ancien doyen de la faculté de droit de l’Université libanaise.
« Si l’on compte cette traduction arabe, il existe désormais plus de 28 traductions de l’ouvrage de Benoît XVI, a révélé Mgr Costa. Ce livre a déjà été imprimé à plus d’un million d’exemplaires. »
On doit la traduction arabe à Mgr Antoine Chbeir, assisté de Mgr Paul Akl, de la chercheuse Edma Tarabay et du doyen Farhat. L’équipe de traduction a travaillé sous la supervision de Mgr Edmond Farhat.
« Le livre a eu un effet surprise en Europe et la presse l’a attaqué dans quelques-uns de ses éléments superficiels, révèle Mgr Costa. Il n’est pas de lecture facile ; le style de pensée du souverain pontife, grand théologien, est plutôt philosophique », a-t-il dit.
Talal Selmane impressionné
Commentant l’ouvrage du pape à la lumière des bouleversements régionaux, Talal Selmane s’est dit impressionné de parler de la foi et des dogmes de plus d’un milliard de chrétiens de par le monde. « Les papes ne descendent pas du ciel, a-t-il expliqué, ils sont élus par le corps de l’Église qui représente plus d’un milliard de croyants. »
Le journaliste n’a pas caché son admiration pour le travail de son collègue allemand, insistant sur « la chance » que ce dernier a eue d’interviewer une personnalité aussi brillante que le souverain pontife.
« Benoît XVI, a-t-il ajouté, est un pape aimable, un intellectuel, un politologue, un grand théologien. On se demande bien comment il a pu conserver à 83 ans, toute cette énergie. »
« Dans un monde qui a été témoin de la chute des grandes idéologies comme le marxisme, l’homme a besoin de la Bonne Nouvelle », a-t-il souligné, se félicitant de l’existence d’un chapitre consacré au dialogue avec l’islam.
Franc et audacieux
Pour l’ambassadeur Fouad Turk, Benoît XVI est, en dépit de toutes les critiques qui lui ont été adressées, l’homme de l’ouverture sur toutes les religions. C’est aussi un homme franc et audacieux qui n’a pas peur d’affronter des sujets épineux comme celui de la pédophilie. Il cite Benoît XVI affirmant : « La pédophilie n’annule pas le fait qu’il y a une majorité de prêtres remplis de bonne volonté. »
Dans son ouvrage, le chef de l’Église catholique parle aussi des questions de bioéthique, du problème de l’interruption volontaire de grossesse, du tourisme sexuel, de la drogue, du rôle de la femme dans la société chrétienne, mais aussi des catastrophes naturelles, du changement climatique, de la fonte des neiges polaires, des inondations et autres catastrophes naturelles, et des signes de l’apocalypse.
Il s’arrête aussi sur la question de la forte avancée technologique et s’interroge jusqu’où celle-ci peut continuer à être bénéfique à l’humanité. L’ambassadeur Turk parle aussi de l’humilité du pape et cite saint Bernard disant : « Le chef de l’Église catholique n’est pas le successeur de Constantin, mais l’humble descendant d’un pêcheur. Il sait faire preuve d’humilité accompagnée d’une grande profondeur spirituelle et d’une profonde communion avec l’humain et le divin. »