Le pape Benoît XVI a reçu ce matin en audience, comme c'est la tradition en début d'année pour l'échange des vœux, les membres du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, à 11h00, dans la « Sala Regia » du palais apostolique du Vatican.
La discrimination contre les chrétiens
Le pape a voulu « expliciter quelques principes dont le Saint-Siège, avec toute l'Eglise catholique, s'inspire dans son activité auprès des Organisations internationales intergouvernementales, afin de promouvoir le plein respect de la liberté religieuse pour tous ».
Il exprime tout d'abord « la conviction que l'on ne peut créer une sorte d'échelle dans la gravité de l'intolérance envers les religions ».
« Malheureusement, constate-t-il, une telle attitude est fréquente, et ce sont précisément les actes discriminatoires contre les chrétiens qui sont considérés comme moins graves, moins dignes d'attention de la part des gouvernements et de l'opinion publique ».
Il invite ensuite à « refuser le contraste périlleux que certains veulent instaurer entre le droit à la liberté religieuse et les autres droits de l'homme, oubliant ou niant ainsi le rôle central du respect de la liberté religieuse dans la défense et la protection de la haute dignité de l'homme ».
Appel à poser des actes
Il déplore « les tentatives d'opposer au droit à la liberté religieuse de prétendus nouveaux droits, activement promus par certains secteurs de la société et insérés dans des législations nationales ou dans des directives internationales, mais qui ne sont, en réalité, que l'expression de désirs égoïstes et ne trouvent pas leur fondement dans l'authentique nature humaine ».
Le pape appelle à poser des actes : « Une proclamation abstraite de la liberté religieuse n'est pas suffisante : cette norme fondamentale de la vie sociale doit trouver application et respect à tous les niveaux et dans tous les domaines; autrement, malgré de justes affirmations de principe, on risque de commettre de profondes injustices à l'égard des citoyens qui souhaitent professer et pratiquer librement leur foi ».
Les conventions internationales pour la liberté
Benoît XVI souligne que la défense de la « promotion d'une pleine liberté religieuse des communautés catholiques » est aussi « le but » des Concordats ou autres Accords diplomatiques.
Il encourage les Etats – « de diverses régions du monde et de diverses traditions religieuses, culturelles et juridiques » – qui choisissent ce moyen de Conventions internationales pour « organiser les rapports entre la communauté politique et l'Eglise catholique, établissant par le dialogue le cadre d'une collaboration dans le respect des compétences réciproques ».
Il a cité l'accord avec la Bosnie-Herzégovine et les négociations en cours dans divers pays : « Nous en espérons une issue positive, assurant des solutions respectueuses de la nature et de la liberté de l'Eglise pour le bien de toute la société ».
Les diplomates du Saint-Siège pour la liberté
Les Représentants pontificaux auprès des Etats et des Organisations internationales sont « également au service de la liberté religieuse », souligne le pape.
Il mentionne « avec satisfaction » le fait que « les Autorités vietnamiennes ont accepté que je désigne un Représentant, qui exprimera par ses visites à la chère communauté catholique de ce pays la sollicitude du Successeur de Pierre ».
Il cite aussi les progrès du « réseau diplomatique du Saint-Siège » en Afrique (cf. Article ci-dessous), mentionnant aussi son prochain voyage au Bénin, en novembre prochain, « pour remettre l'Exhortation apostolique qui recueillera les fruits des travaux de la deuxième Assemblée Spéciale pour l'Afrique du Synode des Evêques »
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