Le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, revient sur l’annonce de la renonciation de Benoît XVI – annoncée le 11 février dernier – dans son éditorial pour Radio Vatican, publié le 16 février 2013.
Il estime que cette renonciation, qui est « un grand acte de gouvernement de l’Eglise », ouvre des perspectives « pour un engagement et une espérance renouvelés ».
En outre, Benoît XVI sera toujours présent : « nous sentirons l’intensité unique de sa prière et de son affection pour son Successeur et pour nous. Ce rapport spirituel sera probablement encore plus profond et plus fort qu’avant. Une communion intense dans une liberté absolue. »
Editorial du P. Lombardi
« Le pape n’a pas exercé un pouvoir mais accompli une mission
La déclaration de renonciation au pontificat de la part de Benoît XVI, lundi dernier, a secoué le monde tant elle était inattendue et extraordinaire pour la plupart, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Eglise et du Vatican. Nous avons tous été profondément touchés et nous cherchons encore à comprendre la portée et la signification de cet acte.
Mais, pour être sincère, c’est une décision qui a davantage surpris ceux qui ne le connaissaient pas que ceux qui le connaissaient bien et qui le suivaient avec attention. Le pape avait parlé clairement de cette éventualité, à une époque où l’on n’y pensait, pas dans son livre-entretien « Lumière du monde » ; il avait une manière toujours discrète et prudente de parler des engagements futurs de son pontificat ; il était absolument clair qu’il s’agissait pour lui d’accomplir une mission reçue plutôt que d’exercer un pouvoir en sa possession. Vraiment, ce n’était pas de la fausse humilité lorsqu’il s’était présenté, au tout début de son pontificat, comme « un humble travailleur dans la vigne du Seigneur » ; il était toujours attentif à employer avec sagesse ses forces physiques, qui n’étaient pas exceptionnelles, pour pouvoir accomplir au mieux l’immense tâche qui lui avait été confiée à un âge plutôt avancé, alors qu’il ne s’y attendait pas.
Admirable sagesse humaine et chrétienne de celui qui vit en présence du Seigneur dans la foi et en toute liberté d’esprit, qui connaît ses responsabilités et ses forces, et qui, par sa renonciation, ouvre des perspectives pour un engagement et une espérance renouvelés. Un grand acte de gouvernement de l’Eglise, non pas tant, comme le pensent certains, parce que le pape Benoît XVI n’aurait plus la force de guider la Curie romaine, mais parce qu’affronter aujourd’hui les grands problèmes de l’Eglise et du monde – il en est tellement conscient – exige une grande vigueur et nécessite d’avoir du temps devant soi pour mener des entreprises pastorales d’envergure et de longue durée.
Benoît XVI ne nous abandonne pas au moment des difficultés ; avec foi, il invite l’Eglise à se confier à l’Esprit-Saint et à un nouveau Successeur de Pierre. Durant ces jours, il a dit qu’il avait senti presque physiquement l’intensité de la prière et de l’affection qui l’accompagnent. A notre tour, nous sentirons l’intensité unique de sa prière et de son affection pour son Successeur et pour nous. Ce rapport spirituel sera probablement encore plus profond et plus fort qu’avant. Une communion intense dans une liberté absolue. »
Traduction d’Hélène Ginabat
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