« Pendant quatre jours le Saint-Père Benoît XVI a porté à la France l'attention bienveillante, la sollicitude de ‘celui qui vient au nom du Seigneur'. L'Eglise catholique peut se réjouir de ce voyage pastoral et remercier le Seigneur », commente Mgr Bernard Ginous, évêque de Montauban. Nous publions ci-dessous le texte de son commentaire.
« Cette venue en France était motivée par le jubilé de Lourdes : le cent cinquantième anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Bernadette. Pèlerin, le Saint-Père l'a été en accomplissant les quatre étapes de la démarche jubilaire, humblement, comme chaque pèlerin peut le faire.
Mais, auparavant, il avait été accueilli par Paris. Reconnu en tant que chef d'un état, la Cité du Vatican, ce qui justifie la qualité de la réception, il est aussi reconnu pour ce qu'il est réellement : le messager qui vient pour faire partager les richesses de la foi chrétienne. A la suite de l'apôtre Pierre il est porteur de la Bonne Nouvelle : Dieu aime chacun d'entre nous. Tant à Paris qu'à Lourdes c'est en rappelant que la Parole de Dieu est notre appui, notre force qu'il redit la foi dans le Christ mort et ressuscité. Le mois prochain le synode des évêques, c'est-à-dire l'Assemblée des évêques désignés ou élus venant du monde entier va travailler autour du Saint-Père ce thème de la Parole de Dieu et nous pourrons ensuite dans nos diocèses mettre à profit cette réflexion.
Devant les représentants du monde de la culture le Saint-Père a développé ce que représentait pour la société actuelle les fondements d'une culture qui « cherchait Dieu ». Le monachisme était ce chemin de rencontre avec Dieu qui se révèle aux hommes. Cette culture de la vérité est un appel à fuir les idoles qui détournent l'homme contemporain de la recherche du bonheur de vivre avec Dieu. Ce bonheur était celui que la Vierge Marie à Lourdes promit à Bernadette ; non pas le bonheur de la terre mais le bonheur du ciel.Comme pèlerin à Lourdes
En venant comme pèlerin à Lourdes Benoît XVI nous invitait à nous tourner vers la Vierge Marie, en ce lieu d'une « extraordinaire proximité entre le ciel et la terre » pour que, par Marie, la lumière du Christ éclaire notre route.
Le dimanche 14 septembre la fête de la Croix Glorieuse donnait au Saint-Père l'occasion de conduire son homélie à partir du mystère de la croix présent à toute vie, ce premier signe que donne Marie dans sa rencontre avec Bernadette. Cette « synthèse de toute notre foi » dira Benoît XVI nous invitant ainsi à faire ce geste avec grande délicatesse. C'est aussi par ce signe que commence la méditation du chapelet que nous prions parce qu'elle est une prière « évangélique ».
Aux évêques le pape a redit sa confiance, les a « confirmés dans la foi » et sans alarmisme a cependant pointé des difficultés d'aujourd'hui pour notre pays : le manque de vocations, la dégradation de la famille, la place de l'Eglise catholique dans la société française. Chaque évêque trouve là parole de réconfort et de soutien.
Enfin, le dernier jour Benoît XVI se faisait proche des personnes malades et handicapées. Au cours de la messe sur l'esplanade du Rosaire il a donné le sacrement des malades à dix personnes et son homélie a invité chacun à contempler au cœur de l'épreuve « le sourire de Marie » où se reflète notre « dignité éminente d'enfants de Dieu ». Avec tendresse et bienveillance le Saint-Père a évoqué les larmes de Marie, sa souffrance, sa douleur au pied de la croix et ce sourire qu'elle fait connaître à Bernadette, reflet de l'amour de Dieu.
Je suis heureux d'avoir participé à ce pèlerinage dans la foi durant les journées de Lourdes avec tous les évêques de France et quelques évêques d'autres pays. Les médias commentent allègrement les propos du pape prétendant tantôt qu'il a fait la leçon à la France, tantôt qu'il a durci ou assoupli telle ou telle attitude de l'Eglise catholique. Tout cela est vain. Le Saint-Père est venu sereinement prier et rencontrer ceux qui sont ses frères et ses sœurs dans la foi. Il nous a permis de vivre une étape heureuse auprès de Marie. Beaucoup sont venus partager ce moment de paix. Que ce moment nous donne la force de continuer paisiblement dans la confiance notre chemin de lumièreMgr Bernard Ginoux
Evêque de Montauban
ROME, Dimanche 21 septembre 2008 (ZENIT.org)