Le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, président du Conseil pontifical Justice et paix, a présenté cette initiative ce matin à la presse, au Vatican.
Benoît XVI a voulu placer la journée d’Assise non seulement sous le signe de la prière et du jeûne mais aussi sous le signe du pèlerinage, a fait observer le cardinal Turkson : le pape se fera « pèlerin à Assise », parmi les « pèlerins de la paix ».
Benoît XVI a aussi insisté, a révélé le Cardinal, sur la notion de vérité, « pour vaincre toute forme de préjugés », mais aussi de « syncrétisme » qui mettrait dans l’ombre « l’identité » de chacun. Les prières auront donc lieu, comme il y a 25 ans, de façon séparée.
« La vérité, a-t-il précisé, est en outre la condition nécessaire pour venir à bout du fanatisme et du fondamentalisme, pour lesquels la paix s’obtient par l’imposition de ses propres convictions aux autres ».
La rencontre, qui rassemblera des représentants de plus de 50 pays, a en effet une dimension « fraternelle » car « c’est un rêve qui continue et devient de plus en plus réalité : chacun, avec l’autre, et non plus l’un contre l’autre, tous les peuples en marche, de différentes régions de la terre, pour se rassembler en une unique famille ».
La « construction d’un monde meilleur » a besoin, a continué le cardinal Turkson, de l’engagement de « tous » les hommes de bonne volonté, et pas seulement des hommes de foi, en particulier face aux nouveaux défis lancés par la crise économique mondiale, celle des institutions démocratiques, et le terrorisme international. Des « non-croyants » ont donc été invités par le pape.
« Une fois encore, a poursuivi le cardinal ghanéen, – on pense aux récents événements en Egypte ou dans d’autres régions du monde – il faut dire « non » à toute instrumentalisation de la religion. La violence entre les religions est un scandale qui dénature la vraie identité de la religion, voile le visage de Dieu, et éloigne de la foi ».
Le cardinal Turkson était accompagné de Mgr Mario Toso, S.D.B., secrétaire de ce dicastère, Mgr Pier Luigi Celata, secrétaire du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, du Père Andrea Palmieri, responsable de la section orientale du dicastère pour la Promotion de l’unité des chrétiens, Mgr Melchor José Sánchez de Toca y Alameda, sous-secrétaire du dicastère de la Culture, et du P. Jean-Marie Laurent Mazas, directeur de la section du « Parvis des gentils » de ce même conseil pontifical. L’initiative est en effet interdicastérielle.