Le pape demande « qu'aucune société humaine ne se prive volontairement de l'apport fondamental que constituent les personnes et les communautés religieuses ! »
Le pape Benoît XVI a reçu ce matin en audience, comme c'est la tradition en début d'année pour l'échange des vœux, les membres du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, à 11h00, dans la « Sala Regia » du palais apostolique du Vatican.
Marginalisation de la religion
Le pape a évoqué la liberté religieuse dans les pays occidentaux où les chrétiens se trouvent « face à d'autres types de menaces contre le plein exercice de la liberté religieuse ».
Le pape a évoqué « des pays dans lesquels on accorde une grande importance au pluralisme et à la tolérance, mais où la religion subit une croissante marginalisation ».
Il pose ce diagnostic : « On tend à considérer la religion, toute religion, comme un facteur sans importance, étranger à la société moderne ou même déstabilisant et l'on cherche par divers moyens à en empêcher toute influence dans la vie sociale ».
Objection de conscience et droit à la vie
Il déplore les pressions dont les chrétiens sont l'objet contre leur conscience : « On en arrive ainsi à exiger que les chrétiens agissent dans l'exercice de leur profession sans référence à leurs convictions religieuses et morales, et même en contradiction avec celles-ci, comme, par exemple, là où sont en vigueur des lois qui limitent le droit à l'objection de conscience des professionnels de la santé ou de certains praticiens du droit ».
C'est pourquoi le pape a salué « l'adoption par le Conseil de l'Europe, au mois d'octobre dernier, d'une Résolution qui protège le droit du personnel médical à l'objection de conscience face à certains actes qui lèsent gravement le droit à la vie, comme l'avortement ».
Liberté de l'éducation
Mais le pape indique un autre danger pour la liberté religieuse, dans le domaine de l'éducation : « Je ne puis passer sous silence une autre atteinte à la liberté religieuse des familles dans certains pays européens, là où est imposée la participation à des cours d'éducation sexuelle ou civique véhiculant des conceptions de la personne et de la vie prétendument neutres, mais qui en réalité reflètent une anthropologie contraire à la foi et à la juste raison ».
« La religion, insiste le pape, ne constitue pas pour la société un problème, qu'elle n'est pas un facteur de trouble ou de conflit. Je voudrais répéter que l'Eglise ne recherche pas de privilèges, ni ne veut intervenir dans des domaines étrangers à sa mission, mais simplement exercer celle-ci avec liberté ».
Comme dans son Message pour la célébration de la Journée Mondiale de la Paix, 1er janvier 2011, le pape invite chacun « à reconnaître la grande leçon de l'histoire » et la « contribution des grandes religions du monde au développement de la civilisation » (n. 7).
Il cite le passage de son Message invitant les chrétiens « non seulement à un engagement civil, économique et politique responsable, mais aussi au témoignage de leur charité et de leur foi, à offrir une contribution précieuse à l'engagement rude et exaltant pour la justice, le développement humain intégral et le juste ordonnancement des réalités humaines ».
A ce propos, le pape mentionne la figure « emblématique » de la Bienheureuse Mère Teresa de Calcutta et le centenaire de sa naissance « célébré à Tirana, à Skopje et à Pristina comme en Inde » et le « vibrant hommage » qui lui a été rendu « non seulement par l'Eglise, mais aussi par des Autorités civiles et des chefs religieux, sans compter les personnes de toutes confessions ».
Le pape y insiste : « L'engagement qui naît de la foi est bénéfique à toute la société ».
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