Le pape a présidé l'audience du mercredi place Saint-Pierre, ce matin, en présence de quelque 22.000 participants, le beau temps aidant. Le pape a commencé par le tour de la place en voiture découverte blanche, debout, saluant et bénissant les visiteurs de la main droite.
Elisabeth de Hongrie (1207 – 17 novembre 1231) « a suscité au Moyen Age et suscite encore une grande admiration », a fait remarquer Benoît XVI.
Il a aussi rappelé ces éléments biographiques : « De sang royal, Elisabeth devint très tôt princesse de Thuringe par son union avec Ludovic, fils d'un souverain riche et influent. Un amour mutuel et sincère, animé par le désir d'accomplir la volonté de Dieu naquit et scella ce mariage de raison ».
Le pape a insisté sur la grande « cohérence » de la vie de sainte Elisabeth avec son baptême, malgré les pressions de la vie de cour : « Ne supportant pas les compromissions, fréquentes au sein de la cour, Elisabeth manifestait par des actes courageux la nécessaire cohérence entre la foi professée et la vie quotidienne. Elle refusa ainsi de porter une couronne due aux honneurs terrestres alors que son Roi, Jésus Christ, avait porté une couronne d'épines ».
Le pape fait aussi observer sa façon évangélique d'exercer l'autorité : « Elle exerça l'autorité comme un service humble de la justice et de la charité dans la recherche du bien commun. Une telle sainteté rayonnait sur la manière de gouverner comme sur la vie conjugale et familiale ».
Benoît XVI précise quelle était sa source d'inspiration spirituelle, car elle était une fille spirituelle de saint François : « Elle trouva un guide en saint François d'Assise, qui devint son maître lorsqu'elle devint veuve en 1227, à l'âge de 20 ans. Elle renonça alors à tous ses biens, les donnant aux pauvres auxquels elle voua les 3 dernières années de sa vie ».
Benoît XVI en tire cette leçon pour aujourd'hui : « Chers amis, tout au long de sa vie de reine, d'épouse, de mère et de femme consacrée au cœur du monde, Elisabeth fut une épouse admirable et une grande sainte de la charité. Puisse son témoignage lumineux nous apprendre aujourd'hui à voir dans ceux qui sont dans le besoin, le visage du Christ crucifié, pauvre et humble ».
En français toujours, le pape a salué « les jeunes, les collégiens et les étudiants présents venus d'Alsace, de Bretagne, du Languedoc et de Paris », ainsi que « les pèlerins venus de loin, de l'Île de la Réunion et du Canada qui vient de célébrer la canonisation de l'admirable Frère André, plein de foi et de simplicité ».
Enfin, le pape a salué spécialement « les confirmés de Fribourg en Suisse », disant à chacun : « Que Dieu vous bénisse et bon pèlerinage à tous ! »
On raconte sur sainte Elisabeth ces anecdotes significatives. Elle aimait à porter aux pauvres de l'argent et des provisions. Un jour, elle descendait par un petit sentier très rude, portant dans son manteau du pain, de la viande, des oeufs et autres mets destinés aux malheureux, lorsqu'elle se trouva tout à coup en face de son mari: « Voyons ce que vous portez » dit-il; et en même temps il ouvrit le manteau; mais il n'y avait plus que des roses blanches et rouges, bien que ce ne fût pas à la saison des fleurs.
Sainte Elisabeth affectionnait spécialement les lépreux ; elle lavait leurs plaies et les baisait à genoux. Un jour, elle avait soigné et placé dans son propre lit un enfant atteint de cette terrible maladie ; son mari, prévenu, était prêt à s'emporter, mais, à la place de l'enfant, il aperçut Jésus crucifié.
zenit