Le pape Benoît XVI a proposé que catholiques et musulmans contribuent ensemble à défendre la dignité de la personne humaine, lors d'un sommet sans précédent entre représentants des deux religions, hier jeudi, au Vatican.
Le pape a reçu 29 représentants musulmans (chiites, sunnites et d'autres courants de différents pays) et autant de représentants catholiques, qui ont participé à ce premier séminaire du Forum catholico-musulman organisé par le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et par les 138 représentants musulmans qui ont signé la lettre intitulée « Une parole commune entre vous et nous » adressée aux responsables chrétiens (http://www.acommonword.com), le 13 octobre 2007.Le pape a encouragé chrétiens et musulmans à « travailler ensemble pour promouvoir le respect authentique de la dignité de la personne humaine et de ses droits fondamentaux, même si nos visions anthropologiques et nos théologies justifient cela de manières différentes ».« Il y a un domaine très vaste dans lequel nous pouvons travailler ensemble pour défendre et promouvoir les valeurs morales qui font partie de notre héritage commun », a-t-il expliqué.« Nous ne trouverons un terrain d'entente pour construire un monde plus fraternel dans lequel les conflits et les différends sont résolus de manière pacifique et le pouvoir dévastateur des idéologies est neutralisé, que si nous reconnaissons le rôle central de la personne et la dignité de chaque être humain, en respectant et en défendant la vie, qui est un don de Dieu et qui est donc sacrée, aussi bien pour les chrétiens que pour les musulmans », a-t-il poursuivi.Le pape a demandé de protéger « les droits humains fondamentaux de toutes les personnes, où qu'elles soient », soulignant que « les responsables politiques et religieux ont le devoir de garantir le libre exercice de ces droits en respectant pleinement la liberté de conscience et de religion de chacun ».« La discrimination et la violence dont sont encore victimes les croyants dans le monde et les persécutions parfois violentes qu'ils subissent, sont des actions inacceptables et injustifiables, et encore plus graves et plus déplorables lorsqu'elles sont menées au nom de Dieu », a-t-il déclaré.« Le nom de Dieu ne peut être qu'un nom de paix et de fraternité, de justice et d'amour. Nous sommes mis au défi de démontrer, par nos paroles et surtout nos actes, que le message de nos religions est toujours un message d'harmonie et de compréhension mutuelle », a souligné le pape.Pour Benoît XVI, ceci est essentiel, car sinon, nous risquons de « nuire non seulement à la crédibilité et à l'efficacité de notre dialogue mais également de nos religions elles-mêmes ».A l'issue du séminaire du Forum catholico-musulman, une déclaration commune a été publiée dans laquelle les représentants des deux religions expriment leur soutien commun à la dignité et aux droits de la personne (cf. Zenit du 6 novembre, « document »).
ROME, Vendredi 7 novembre 2008 (ZENIT.org)