Benoît XVI souhaite que chrétiens et juifs « rendent un témoignage commun à la miséricorde Dieu » dans un monde souvent marqué par la « pauvreté », la « violence », et l' « exploitation ».
Le pape a accordé jeudi les membres de l' « International Jewish Committee on Interreligious Consultations » (IJCIC), en audience.
« Le dialogue entre juifs et chrétiens a besoin de respect, d'acceptation réciproque et de vérité pour surmonter les différences, prévenir les incompréhensions et éviter d'inutiles oppositions », a dit le pape durant l'audience aux membres de l'International Jewish Committee for Interreligious Consultations, reçu dans le cours de la matinée, jeudi 30 octobre dans la Salle des Papes », résume L'Osservatore en italien de ce 31 octobre.
Dans son allocution, en anglais, Benoît XVI s'est réjoui de la compréhension croissante entre catholiques et juifs et il a à nouveau affirmé « l'engagement de l'Eglise pour mettre en œuvre les principes énoncés par la déclaration historique Nostra Aetate du Concile Vatican II » qui condamne « fermement toutes les formes d'antisémitisme ».
Pour le pape, ce document représente « une pierre miliaire significative dans la longue histoire des relations entre catholiques et juifs » et constitue « une invitation à une compréhension théologique nouvelle des rapports entre Eglise et Peuple juif ».
« Aujourd'hui, a souligné Benoît XVI, les chrétiens sont de plus en plus conscients du patrimoine spirituel qu'ils partagent avec le peuple de la Torah, le peuple choisi par Dieu dans son ineffable miséricorde, un patrimoine qui appelle à une plus grande appréciation mutuelle, au respect et à l'amour (cf. Nostra aetate, n. 4) ».
D'autre part, a ajouté Benoît XVI, « les juifs aussi sont appelés à découvrir ce qu'ils ont en commun », avec ceux qui croient « Dans le Seigneur Dieu d'Israël », qui s'est révélé par sa Parole, « lumière sur la route » et « don de vie nouvelle », comme le dit le Psaume (cf. Ps 119,105).
« Cette Parole nous pousse à rendre un témoignage commun à la miséricorde, à la vérité et à l'amour de Dieu », a-t-il dit.
Le pape y voit « un service vital » à une époque « menacée par la perte de ces valeurs spirituelles et morales qui garantissent la dignité humaine, la solidarité, la justice et la paix ».
« Dans notre monde troublé, si souvent marqué par la pauvreté, la violence et l'exploitation, le dialogue entre les cultures et entre les religions doit être toujours davantage considéré comme un devoir sacré qui incombe à ceux qui sont engagés dans la construction d'un monde digne de l'homme ».
« La capacité de s'accepter et de se respecter l'un l'autre, et de dire la vérité dans la charité, est essentielle pour surmonter les différences, prévenir les incompréhensions et éviter des affrontements inutiles », a ajouté Benoît XVI.
Car pour le pape, un dialogue est « sérieux » et « honnête » lorsqu'il « respecte les différences et reconnaît les autres justement dans leur diversité ».
« Un dialogue sincère a besoin à la fois d'ouverture et d'un solide sens de l'identité des deux parties, pour permettre à chacun d'être enrichi par les dons de l'autre », a-t-il souligné.
Benoît XVI a mentionné ses récentes rencontres avec les communautés juives à New York, Paris, et au Vatican, des rencontres qui réfléchissent, a-t-il souligné, « les progrès dans les relations entre catholiques et juifs ».
Il a donc encouragé le Comité à poursuivre « son important travail avec patience et un engagement renouvelé », en particulier en vue de la prochaine rencontre de Budapest avec une délégation de la Commission du Vatican pour les Relations religieuses avec le judaïsme sur le thème : « Religion et société civile aujourd'hui ».
ROME, Vendredi 31 octobre 2008 (ZENIT.org)