Le pape a résumé ainsi les premières étapes de son voyage, à commencer par Berlin et sa visite historique au Bundestag, le 22 septembre : « «Là où est le Christ, là est l’avenir», telle était la devise de la visite pastorale que j’ai accomplie en Allemagne, pour confirmer les fidèles de ma patrie dans la foi, et partager avec eux la joie d’être catholique, particulièrement lors des messes. Aux membres du parlement allemand, accueillant un Pape pour la première fois, j’ai rappelé que Dieu n’est pas un danger pour la démocratie et pour la liberté, mais le garant de la possibilité d’un vivre ensemble de l’humanité dans la paix et la justice ».
Autre point fort de son voyage, l’œcuménisme et le rendez-vous d’Erfurt, comme le pape l’a souligné : « J’avais également le désir de donner une grande place à l’œcuménisme durant ce voyage. Dans la terre de Luther et de la Réforme protestante, la prière commune avec ses représentants nous a introduits plus profondément dans le Christ, bien conscients que malgré notre effort commun, la véritable unité est d’abord un don à recevoir du Christ qui prie toujours pour elle ».
Œcuménisme, mais aussi dialogue interreligieux, comme le pape l’a rappelé en insistant sur la liberté religieuse : « Les rencontres cordiales avec les communautés juive, orthodoxe et orthodoxe orientale, et musulmane ont permis de rappeler que la liberté a besoin de la religion comme la religion a besoin de la liberté. »
Le pape a consacré le cœur de son intervention à la résistance aux totalitarismes du XXe s. en disant, sur le ton de la confidence et des souvenirs de jeunesse: « Un moment particulièrement émouvant été pour moi la célébration des vêpres mariales devant le sanctuaire d’Etzelsbach, où une multitude de pèlerins m’a accueilli. Dans ma jeunesse j’avais déjà entendu parler de la région de l’Eichsfeld — une langue de terre qui est toujours restée catholique au cours des diverses vicissitudes de l’histoire — et de ses habitants qui se sont courageusement opposés à la dictature du nazisme et du communisme. J’ai ainsi été très content de visiter cette Eichsfeld et de rencontrer sa population au cours d’un pèlerinage à l’image miraculeuse de la Vierge des Douleurs d’Etzelsbach, où pendant des siècles les fidèles ont confié à Marie leurs requêtes, leurs préoccupations, leurs souffrances, recevant réconfort, grâces et bénédictions ».
Benoît XVI a aussi insisté sur l’appel à la sainteté dans la société d’aujourd’hui : « Tout aussi touchante a été la Messe célébrée sur la magnifique place de la cathédrale à Erfurt. En rappelant les saints patrons de la Thuringe — sainte Elisabeth, saint Boniface et saint Kilian — et l’exemple lumineux des fidèles qui ont témoigné l’Evangile sous les régimes totalitaires, j’ai invité les fidèles a être les saints d’aujourd’hui, de valables témoins du Christ, et à contribuer à construire notre société. En effet, ce sont toujours les saints et les personnes envahies par l’amour du Christ qui ont transformé véritablement le monde ».
Le pape mentionne deux rencontres particulièrement importantes : « La rencontre avec Mgr Hermann Scheipers, le dernier prêtre allemand vivant ayant survécu au camp de concentration de Dachau a également été émouvante. A Erfurt, j’ai aussi eu l’occasion de rencontrer plusieurs victimes d’abus sexuels de la part de religieux. J’ai voulu les assurer de mes regrets et de ma proximité avec leur souffrance. »
A propos de la dernière étape de ce voyage, en terre catholique, le pape a évoqué cette petite « JMJ » aux flambeaux: « A Fribourg-en-Brisgau, j’ai assuré des milliers de jeunes de ma confiance dans leur capacité à porter au monde la lumière de Dieu. Enfin, j’ai rendu grâce, avec les séminaristes pour la beauté et la grandeur de l’appel du Seigneur à Le suivre. Etre levain pour le renouvellement de notre société, voilà la tâche à accomplir ensemble, en tant que chrétien. »
Anita S. Bourdin
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