Au premier jour de son voyage apostolique au Liban (14-16 septembre), Benoît XVI s’est rendu pour sa première visite officielle à la Basilique grecque-melkite de Saint-Paul à Harissa, sur la colline du « Rocher », à quelque 20 km de Beyrouth (cf. Zenit du 14 septembre 2012).
Aux environs de 18h heure locale, le pape est arrivé en voiture sur le parvis de la basilique, où l’attendaient les autorités civiles et religieuses. Il a été accueilli par le patriarche grec-melkite, Gregorios III Laham, patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, de Jérusalem et d’Alexandrie, sous l’ovation de la foule.
Le pape a gravi les marches de la basilique, du haut desquelles il s’est retourné pour saluer les milliers de personnes rassemblées derrière des barrières de sécurité, agitant joyeusement des drapeaux malgré le ciel nuageux.
Benoît XVI est ensuite entré dans la basilique sous les applaudissements des centaines de personnes qui l’y attendaient, et sous les flashs et les crépitements des appareils photos.
Remontant l’allée centrale en processions, au rythme solennel d’un chant byzantin, Benoît XVI est allé rejoindre le siège du célébrant principal, surmonté de tentures rouge et or, adossé à une imposante iconostase en bois.
Au premier rang de l’assemblée, étaient assis M. Michel Sleiman, président du Liban, et son épouse. Les patriarches et évêques du Liban, les membres du Conseil spécial pour le Moyen-Orient du synode des évêques, des délégations orthodoxes et musulmanes, étaient également présents, ainsi que de nombreux représentants de congrégations religieuses.
Inaugurant la cérémonie, le patriarche Gregorios III Laham, a prononcé un mot d’accueil en arabe, remerciant Benoît XVI de « porter la lumière de l’Orient » à travers l’exhortation apostolique, affirmant que les chrétiens attendent cette exhortation avec « passion ».
Il a fait remarquer que le titre de l’exhortation, « communion et témoignage », s’adressait non seulement aux chrétiens mais aussi aux musulmans car c’était « un titre qui devrait être vécu avec tous les habitants de cette région ».
Terminant son allocution, le patriarche a offert à Benoît XVI un service de couverts de table traditionnel typique du sud du Liban, de la part du patriarcat, et le pape lui a donné en retour un fac-similé du Nouveau Testament.
Mgr Nikola Eterovic, Secrétaire général du synode des évêques, a évoqué à son tour « l’inoubliable expérience de prière, de réflexion et d’échange d’opinons » vécue lors du synode des évêques (octobre 2010), dont Benoît XVI venait donner les conclusions par son exhortation apostolique.
Pour l’évêque, ce synode a permis la « naissance d’une aube nouvelle chargée d’espérance, même pour les chrétiens » (cf. Zenit du 14 septembre 2012).
La chorale a poursuivi la célébration par un chant syriaque maronite. Benoît XVI a ensuite prié pour l’Eglise du Moyen Orient, en français, avant que l’assemblée n’écoute un passage de l’Evangile psalmodié en arabe.
A nouveau en français, le pape a prononcé un discours, précisant que l’exhortation qu’il venait donner entendait « dépouiller la foi de ce qui l’enlaidit » (cf. Zenit du 15 septembre 2012 pour le texte intégral). Interprétée à la lumière de la fête de la Croix glorieuse, fêtée le 14 septembre, ce document « veut tracer un chemin pour retrouver l’essentiel : suivre le Christ, dans un contexte difficile et quelquefois douloureux ».
L’Exhortation, a-t-il poursuivi, voudrait « aider chaque disciple du Seigneur à vivre pleinement et à transmettre réellement ce qu’il est devenu par le baptême : un fils de la Lumière, une lampe nouvelle dans l’obscurité troublante du monde ». Puis il l’a signée sous les applaudissements.
La cérémonie s’est conclue par la prière du Notre-Père et la bénédiction de Benoît XVI.
Emu et souriant, le patriarche Gregorios III a remis à Benoît XVI un pallium blanc aux motifs d’or, semblable au sien, tandis que la chorale interprétait un chant joyeux, en dialecte arabe libanais, composé pour souhaiter la bienvenue au successeur de Pierre.
Le pape a ensuite fait un bain de foule pour sortir de la basilique, souriant, serrant de nombreuses mains qui se tendaient vers lui à son passage.
Lorsqu’il est sorti du bâtiment, aux environs de 19h, la nuit était tombée. Entièrement éclairée, la façade monumentale de la basilique, de style byzantin, se détachait sur le ciel bleu marine.
Sous les réverbères, la foule continuait à acclamer Benoît XVI, qui est reparti en voiture jusqu’à la nonciature d’Harissa – à 1 km – après les avoir salués.
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